La Françafrique, expression inventée par le président, Félix Houphouët-Boigny, selon certains intellectuels de gauche, a, encore, de beaux jours devant elle. Elle ne compte guère se réinventer, et encore moins, s’adapter au nouveau contexte des pays dont la plupart des jeunes, décomplexés de ces rapports paternalistes, veulent s’assumer entièrement. Et, à l’évidence, la France prête le flanc à toutes ces critiques. Comment ne pas critiquer l’intervention de Paris, à travers les informations de première main de son système de renseignement données aux soldats loyalistes, pour faire échouer le putsch. Comment ne pas réagir négativement quand la France elle-même indique que ses Forces spéciales stationnées en Côte d’Ivoire, sont immédiatement, intervenues, avec le plein accord des autorités ivoiriennes, pour faire échouer le putsch, à Cotonou.
Le putsch militaire avorté au Bénin livre un message clair. La France défend âprement son pré-carré ouest africain et entend soutenir fermement les derniers régimes sous sa coupe, même dans leurs dérives démocratiques. Ainsi, c’est l’Hexagone qui a sauvé le pouvoir de Patrice Talon (sur notre photo, les rebelles d’Alassane Ouattara font leur entrée en avril 2011 à Abidjan avant d’attaquer la résidence du président Laurent Gbagbo. Les accords de défense qu’on brandit aujourd’hui entre la France et la Côte d’Ivoire, n’ont pas joué. Paris a refusé d’intervenir).
Le ramdam d’une CEDEAO aux ordres et la promptitude de sa constipée force en attente ne s’expliquent que par les instructions élyséennes. En même temps, le Bénin a permis de battre en brèche toute la propagande qui annonçait le départ des Forces françaises de Côte d’Ivoire. Le dé-baptême du 43e Bima en Camp Ouattara Thomas d’Aquin n’a été qu’une mise en scène. Par le menteur d’Abidjan.
Les soldats français sont toujours bel et bien là. Pour une raison simple : Les accords de coopération militaire continuent d’exister et ont même été renforcés après la prise du pouvoir de Ouattara en 2011, grâce aux forces militaires de l’ex-Métropole. Et c’est donc d’Abidjan, leur base, que les Forces spéciales françaises ont rallié Cotonou pour sauver Talon, le dimanche, 7 décembre 2025. Ces forces qu’on disait parties…

La Françafrique, en vie, a, encore, de beaux jours devant elle. Avec des individus comme Alassane Ouattara au pouvoir en Côte d’Ivoire. Mais, ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il est en train de fragiliser encore plus son (très fragile pouvoir, lui, le président très mal élu) en sciant de plein gré la branche où il est assis.
Ferro Bally





