COTE D’IVOIRE : Laurent Gbagbo adresse une lettre ouverte au peuple de Côte d’Ivoire

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Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy ont conseillé à Alassane Ouattara de passer la main. Plus d’une fois. Ils sont les deux principaux conseillers de l’actuel chef de l’Etat dans le monde, avec qui il s’entend le plus. L’un et l’autre voient une Côte d’Ivoire à nouveau à feu et à sang si leur ami s’entêtait à effectuer un hypothétique 4e mandat inconstitutionnel. Dans son numéro 545 de juin, actuellement, chez les marchands de journaux, ainsi que, sur sa boutique, Afrique Education a titré sur sa couverture : « Côte d’Ivoire : Ouattara accepterait (enfin) de quitter le pouvoir ». Et c’est vrai. Mais, il existe encore quelques poches de résistance comme du côté de sa femme, Dominique Ouattara. Arrivée comme dactylo en Côte d’Ivoire dans les années 60 dans les valises de son ex-époux français, elle est, aujourd’hui, première dame du pays. Et souhaite le rester. Sauf que c’est une voie suicidaire pour elle-même, pour son époux et pour la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara retarde, inutilement, la tenue du congrès du RHDP. Qu’il applique le Plan B qu’on lui a conseillé et la Côte d’Ivoire ne sombrera pas dans une autre ruineuse guerre. Progressivement, Laurent Gbagbo commence à se déployer comme une pieuvre au sein de l’opinion. Ce jeudi, 12 juin, il adresse une lettre ouverte au peuple de Côte d’Ivoire que nous mettons à votre disposition.

LETTRE OUVERTE DU PRESIDENT LAURENT GBAGBO AU PEUPLE DE COTE D’IVOIRE

Abidjan, le 12 juin 2025

Mes Chers Compatriotes, Chères Soeurs, Chers Frères, La Côte d’Ivoire traverse une période difficile. Depuis près de 15 ans, les populations vivent sous un pouvoir marqué par des dérives autocratiques, où les aspirations sociales et démocratiques sont souvent ignorées. Les conséquences sont palpables : pauvreté croissante, exclusion, montée des inégalités, frustrations et désenchantement.

Face à cette situation, nous avons pris le temps, pendant des mois, pour écouter des femmes, des jeunes, des déguerpis, des sans-emplois, des travailleurs précaires, des enseignants, des paysans, des retraités, des responsables de la Société Civile, des leaders d’opinions, des politiques … Tous expriment, souvent avec détresse, un profond sentiment d’abandon, de mépris et d’injustice. Leur voix ne porte plus. Il fallait la porter plus haut. Il fallait un outil citoyen, ouvert, transversal, capable de rassembler au-delà des clivages partisans pour dire ensemble : Trop c’est Trop !

Mes Chers Compatriotes, Je vous annonce que le Mouvement « Trop c’est Trop ! » est prêt. Ce mouvement est un outil transversal, un espace de rassemblement au-delà des clivages politiques, pour faire entendre les vraies préoccupations des populations. « Trop c’est Trop ! » n’est pas un parti politique. Il se veut un levier citoyen capable de fédérer les forces vives de la nation : partis politiques, syndicats, associations, jeunes, femmes, travailleurs précaires, enseignants, paysans, artistes, sans emplois, déguerpis … Tous unis par un même objectif : Donner au peuple une plateforme forte et audible pour faire valoir ses droits et faire entendre ses revendications. « Trop c’est Trop ! » n’est pas un mouvement insurrectionnel. C’est un appel citoyen, un rassemblement pacifique de femmes et d’hommes.

Le Mouvement refuse les divisions stériles et place les intérêts du peuple au-dessus des calculs politiques. Il incarne une volonté commune de changement profond, urgent et pacifique. Le Mouvement « Trop c’est Trop ! » s’appuie sur deux grandes revendications prioritaires :

• Des revendications sociales fortes : Lutter contre la vie chère, les déguerpissements sauvages, l’exclusion sociale, la précarité, l’instrumentalisation de la justice, l’emprisonnement des leaders d’opinions et politiques …

• Le respect de la Constitution : S’opposer à toute tentative de 4ème mandat qui viole la loi fondamentale et fragilise la démocratie ivoirienne.

Face à un pouvoir arrogant qui instrumentalise les institutions et piétine les règles démocratiques, le Mouvement est un rempart citoyen qui protège la société ivoirienne.


Mes Chers Compatriotes, Deux modes de pensée s’affrontent aujourd’hui : Ceux qui croient au Peuple, et Ceux qui croient aux armes. Nous, nous croyons au Peuple. Le pouvoir doit être au Peuple, par le Peuple, et pour le Peuple. Le combat que nous menons dépasse les partis et les ambitions personnelles. C’est un combat pour notre liberté, pour nos droits, pour l’avenir de notre nation.



Je vous le dis avec détermination, ce combat nous allons le gagner.


Ivoiriennes, Ivoiriens,
Je vous invite à rejoindre ce mouvement de changement pacifique et démocratique, pour bâtir une Côte d’Ivoire libre, juste et prospère.
Ensemble, faisons entendre notre voix, forte et unie. Ensemble, disons Trop c’est Trop !

Laurent GBAGBO

Ancien Président de la République

Président du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire

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