COTE D’IVOIRE : Soro contre-attaque dans un discours fleuve à l’Assemblée nationale

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Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, a dénoncé, vendredi, 18 décembre, l' »outrage » fait à la Cote d’Ivoire par la juge française ayant, récemment, délivré un mandat d’amener contre lui dans le cadre d’une plainte instruite en France.

S’exprimant devant les députés en clôture de la 2e session parlementaire 2015, il a, également, qualifié de « chimères » l’affaire des « écoutes téléphoniques » avec un responsable de l’ancien régime au Burkina Faso.

« C’est incompréhensible et relève de l’abus de pouvoir (…). C’est un outrage fait à la représentation nationale, à notre institution, à notre nation », a déclaré M. Soro.

L’ex-premier ministre a été visé, lors de son passage, à Paris, début décembre, pour la COP21, par un mandat d’amener de la juge d’instruction parisienne, Sabine Khéris, dans le cadre de la plainte déposée, en 2012, par Michel Gbagbo, fils de l’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, pour « enlèvement, séquestration et traitement dégradant et inhumain ».

Accusé d' »attentat ou complot contre l’autorité de l’Etat » par la justice ivoirienne, Michel Gbagbo, a été capturé avec son père, le 11 avril 2011, et remis en liberté provisoire, en juillet 2013.
Usant, souvent, d’humour face à une majorité parlementaire, qui l’a acclamé, à plusieurs reprises, M. Soro, dont quelques centaines de supporteurs entouraient l’Assemblée nationale, a estimé que la « juge française » a agi « avec une stupéfiante brutalité », « a voulu m’enlever, me séquestrer et m’arracher à votre douce affection ».

Il a ironisé sur les mauvais traitements dont fait état le plaignant, qui « a été tant et si mal traité que son certificat médical ne révèle qu’une simple carie dentaire (…) dans la situation de quasi-guerre civile ».

Se qualifiant de « menu fretin », M. Soro a, aussi, critiqué la justice française, qui le poursuit, mais, qui a classé, sans suite, en 2007, une plainte contre l’ex-secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld. « Selon que vous soyez puissant ou misérable, les jugements de la Cour vous rendront blanc ou noir », a-t-il lancé, reprenant la fable de La Fontaine.

Il a, enfin, qualifié d' »incidents graves », les convocations par des juges français de responsables de pays d’Afrique comme « le Maroc, le Gabon, la Guinée équatoriale, l’Algérie, le Rwanda et, aujourd’hui, la Côte d’Ivoire, qui n’honorent pas l’excellence de nos relations avec la France ».

« L’Afrique doit se réveiller! », a-t-il conclu.

Parallèlement, M. Soro est sous le feu des projecteurs en raison d’un enregistrement téléphonique authentifié par la justice burkinabé, et, largement, diffusé, dans la presse, où il parlerait avec un proche du président burkinabè déchu, Blaise Compaoré, du putsch manqué, de septembre, au Burkina Faso.

Selon ces bandes, Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, et M. Soro évoquent la possibilité de soutenir le putsch mené par l’ancien bras droit de Compaoré, le général, Gilbert Diendéré, contre les institutions de la transition avant la présidentielle.
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Ces écoutes sont des « chimères », a-t-il affirmé, se disant « victime d’une des pires campagnes de dénigrement et de calomnie ».

« La spirale, l’emballement et l’affolement médiatique sans précédent contre ma personne méritent des clarifications après le passage de cette tempête inouïe », a-t-il dit aux députés.

Avec AFP

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