DJIHADISME : Déby Itno a-t-il encore une armée performante ? Boko Haram vient de lui infliger une perte de 23 soldats

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Le groupe djihadiste nigérian, Boko Haram, a mené de nouvelles attaques meurtrières dans la nuit de jeudi, 21 mars, à vendredi, faisant …23 morts dans les rangs de l’armée tchadienne au Tchad et 8 parmi des civils au Niger, selon les sources tchadienne et nigérienne. Si les militaires tchadiens ne sont considérés que comme de la chair à canon pour leur chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, cette perte montre qu’à force de disséminer les soldats tchadiens aux quatre coins de l’Afrique (Mali, G5 Sahel, Force multinationale mixte, Nord du Tchad, sécurité des frontières tchadiennes), il n’en reste plus, de suffisamment aguerris, pour mener la première guerre qui soit, vraiment, menaçante pour lui : Boko Haram, qui est aux portes du Tchad. Voilà que les djihadistes nigérians lui apportent la preuve qu’il devrait retourner prendre quelques cours de recyclage à l’Ecole de guerre de Paris. Car les leçons reçues, il y a une trentaine d’années, sont, visiblement, devenues obsolètes.

L’armée tchadienne essuie, dans cette attaque, une de ses plus lourdes pertes en vies humaines dans la lutte contre les islamistes. L’attaque a eu lieu sur une de ses positions à Dangdala, dans le Sud-Ouest du Tchad, selon une source militaire.

« Aux environs d’une heure du matin, des éléments de Boko Haram ont attaqué la position de l’armée tchadienne, tuant 23 militaires », a indiqué la source tchadienne. Les assaillants sont venus du Niger pour attaquer cette position tchadienne située sur la rive nord-est du Lac Tchad, a précisé cette source (sur notre photo Idriss Déby Itno salue des officiers de l’armée à la base militaire Sergent-chef Adji Kosseï de N’Djaména, 17 octobre 2018).

Autre fait enrageant : le commando djihadiste a réussir à s’enfuir en « emportant du matériel militaire », selon la même source, ce qui tendrait à montrer que l’armée tchadienne a pris une véritable gamelle. Depuis cette tuerie, Déby est muet comme une carpe. Terré dans son immense palais (rose) de N’Djamena. Sa diplomatie s’appuyant, essentiellement, sur cette armée (qu’on dite très forte), il lui appartient, désormais, d’inverser la tendance en montrant qu’on peut, toujours, compter sur elle.

L’armée tchadienne, au sein d’une force multinationale mixte (FMM) qui rassemble des soldats de la sous-région (Nigeria, Cameroun et Niger), et des comités de vigilance, tente de repousser les djihadistes de Boko Haram, qui ont débuté leurs attaques au Tchad en 2015.

Originaire du Nigeria, le groupe Boko Haram opère dans tous les pays de la zone du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger), où il commet des attentats meurtriers, des attaques contre les forces de l’ordre et procède à des enlèvements de civils.

Plus de 27.000 personnes sont mortes depuis le début du soulèvement de Boko Haram dans le Nord-Est du Nigeria, en 2009, et 1,8 million d’autres ne peuvent, toujours, pas regagner leur foyer.

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