ESCLAVAGE : Les Pays-Bas vont prendre des mesures réparatrices de leur (très sale) passé inhumain

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Les Pays-Bas vont, le mois prochain, initier l’implémentation d’une série de mesures en guise de réparation à leur active participation à la traite négrière, telles que la présentation d’excuses officielles, l’ouverture d’un musée dédié à l’esclavage, la restitution des objets datant de la période coloniale, et la mise à disposition de fonds pour la création de programmes d’éducation sur le rôle des puissances coloniales. Après l’Allemagne, c’est donc au tour des Pays-Bas de s’élever dans l’histoire. Il reste des pays embourbés dans l’esclavage comme la France, l’Angleterre, la Belgique, qui, pour le moment, ne veulent rien changer à leur attitude, qui consiste à ne pas voter des réparations pour corriger ce passé qui a causé beaucoup de torts aux pays concernés.

Il en aura fallu du temps au gouvernement hollandais pour que ce dernier ne se décide à ré-ouvrir ce dossier épineux, malgré les réticences de la société civile s’illustrant, par exemple, par le fait que seul un tiers de la population estime les excuses nécessaires, d’après un sondage Een Vandag. Ce faible taux s’expliquant par la connaissance limitée des Hollandais sur le sujet (sur notre photo, le premier ministre Mark Rutte, l’homme qui a pris cette importante décision qui honore son gouvernement et son pays).

C’est donc en toute conscience que le gouvernement a préféré s’en tenir aux recommandations formulées dans le rapport du comité d’experts qu’il avait sollicités sur cette question.

Il faut rappeler que, selon des estimations du Centre d’études africaines de l’Université Leiden, pas moins de 550 000 Africains furent envoyés en Hollande à des fins esclavagistes, soit 5-7% du volume total de la traite transatlantique.

En affichant leur volonté de réparer ces actes considérés, aujourd’hui, comme des crimes contre l’humanité, les Pays-Bas s’inscrivent dans une logique de repentance, qui aidera les nations d’origine de ces esclaves, telles que le Ghana et le Bénin, à mieux cicatriser des blessures du passé, qui font toujours mal aujourd’hui.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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