ETATS-UNIS : Barack Obama de retour (en politique) pour mieux contrer (le très incapable) Donald Trump

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C’est devenu plus fort que lui. La façon dont Donald Trump est en train de désacraliser la fonction de président des Etats-Unis (première puissance du monde) a poussé son prédécesseur, Barack Obama, à violer la sacro-sainte règle (non écrite) qui veut qu’un président sortant ne critique pas son successeur. Donald Trump est en train de tout faire voler en éclats à la Maison Blanche. Il est un président ordurier, qui ne respecte aucun code, qui est, complètement, hors normes, ce qui a obligé Barack Obama à dénoncer, vendredi, 7 septembre, le mutisme des républicains face aux dérives de son successeur, dans un discours passionné visant à mobiliser les démocrates à l’approche d’élections législatives cruciales. Avec ce retour, l’Amérique profonde va, enfin, pousser un Ouf de soulagement, car Donald Trump, aura, maintenant, de la réplique à la hauteur de ses gaffes. Lui qui dit en avoir encore pour six ans et demi à la Maison Blanche.

« Qu’est-il arrivé au parti républicain ? », a lancé, depuis l’Illinois, l’ancien président américain, stigmatisant ces élus qui s’en tiennent à « de vagues déclarations de désapprobation quand le président fait quelque chose de scandaleux ».

« Ils ne rendent service à personne en soutenant activement 90% des trucs fous qui viennent de cette Maison Blanche et en disant : +Ne nous inquiétez pas, on évite les 10% restants+ », a-t-il martelé, accusant son successeur de « capitaliser sur la peur ».

Relativement discret depuis son départ de la Maison Blanche le 20 janvier 2017, le 44e président des Etats-Unis a, clairement, l’intention de s’impliquer dans la campagne à venir (notre photo montrant Barack Obama et Donald Trump à la Maison Blanche en novembre 2016).

Celui qui avait, jusqu’ici, soigneusement, évité de s’attaquer, nommément, à l’ex-magnat de l’immobilier, a décidé, depuis l’Illinois –Etat qu’il a représenté au Sénat avant d’être élu à la Maison Blanche–, d’ôter les gants.

Evoquant la tumultueuse semaine que vient de vivre Donald Trump, l’ex-président démocrate de 57 ans a dénoncé l’idée selon laquelle « tout ira bien parce » qu’il y a des gens au sein de la Maison Blanche qui, secrètement, ne suivent pas les ordres de l’occupant du Bureau ovale.

« Ce n’est pas comme cela que notre démocratie doit fonctionner ! », a-t-il tonné, dans une allusion aux récentes révélations faites par le journaliste d’investigation, Bob Woodward, dans un livre qui décrit un président colérique, inculte, en permanence « contourné » par son équipe qui tente d’éviter le pire.

S’inquiétant d’une administration qui affaiblit les alliances des Etats-Unis et se rapproche de la Russie, Barack Obama a, aussi, dénoncé les attaques répétées de son successeur républicain contre l’indépendance de la justice ou la liberté de la presse.

Après avoir dressé un tableau très sombre de la situation politique aux Etats-Unis, l’ancien président a, aussi, exprimé son espoir face à la mobilisation en cours.

« Dans cette noirceur politique, je vois un réveil des citoyens à travers le pays », a-t-il affirmé, lançant un appel à tous les démocrates à se rendre aux urnes lors des élections législatives de novembre.

« Vous devez voter car notre démocratie dépend de vous », a-t-il lancé.

« Vous devez faire davantage que retweeter des hashtag, vous devez voter ».

Prenant, par moments, un ton, plus strictement, politique, il s’est étonné que son successeur s’attribue tous les mérites d’un soi-disant « miracle économique » américain.

« Quand vous entendez combien l’économie se porte bien, rappelons-nous simplement quand cette reprise a commencé », a-t-il souligné.

En jeu lors des élections du 6 novembre : les 435 sièges de la Chambre des représentants, un tiers de ceux du Sénat et les postes de gouverneur dans 36 Etats.

A deux mois du scrutin, les sondages prédisent une « vague bleue » (démocrate) et les républicains, aujourd’hui, aux commandes du Congrès, redoutent de perdre la Chambre des représentants.

Pour Barack Obama, Donald Trump n’est, en définitive, que le « symptôme » d’une crise profonde et dangereuse, une forme de désaffection pour la politique qui menace ses fondements même.

« La plus grande menace pour notre démocratie n’est pas Donald Trump (…), c’est l’indifférence, le cynisme », a-t-il lâché dans un discours très applaudi.

L’ex-président, qui a, jusqu’ici, consacré l’essentiel de son temps à la rédaction de ses mémoires et à la mise en place de sa fondation à Chicago, retrouvera –temporairement– le chemin des estrades de campagne dans les semaines à venir.

Il sera en Californie ce samedi, 8 septembre, et dans l’Ohio jeudi.

L’ancienne première dame, Michelle Obama, immensément, populaire, a, elle aussi, l’intention de monter en première ligne, avec des apparitions à Las Vegas et à Miami fin septembre.

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