FAUX DEPART DU CENTRAFRIQUE : L’armée française ferme sa base mais reste à travers la Minusca et l’Eutm

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Les 47 derniers soldats français de la mission logistique en Centrafrique, ont décollé, jeudi, 15 décembre, de l’aéroport international de Bangui M’poko. Alors que l’essentiel des 130 militaires français avait, déjà, plié bagages ces dernières semaines, ce dernier contingent attendait le top départ de Paris. Il s’agit d’un départ symbolique car si la base militaire française a, officiellement, fermé ses portes, ce qui est tout de même une grande première, pour la très contestée présence militaire française en Afrique, l’armée française compte beaucoup d’éléments au sein de la MINUSCA et de l’EUTM (Mission de formation de l’Union européenne en République centrafricaine).

C’est en 2013 que Paris avait en effet déployé ses premiers soldats, plus d’un millier en Centrafrique, théâtre d’un conflit entre la coalition Séléka à dominante musulmane, qui venait de renverser le président, François Bozizé, et les milices, majoritairement, chrétiennes, anti-balaka, fidèles au président déchu.

Le contingent français devrait alors participer au retour de la stabilité dans le pays et à la reconstitution des FACA, les forces armées centrafricaines. Mais, cette mission a échoué les deux partenaires s’accusant mutuellement. Les autorités de Bangui sont allées jusqu’à affirmer que la France soutenait le retour de Français Bozizé au pouvoir. Dans les réseaux sociaux, on ne cessait d’indexer la France de financer la rébellion centrafricaine afin qu’elle affaiblisse l’armée régulière et finisse pas prendre le pouvoir pour installer François Bozizé.

A un moment donné, le président, François Touadéra, a décidé de faire appel à la Russie pour l’aider à stabiliser son pouvoir. L’armée russe n’est pas encore venue en Centrafrique, mais ce sont les mercenaires de la société, Wagner, qui y font la pluie et le beau temps. Parallèlement, ce sont les conseillers russes qui s’occupent de la sécurité du président Touadéra. Ils gèrent son agenda de rendez-vous et sécurisent ses déplacements et son pouvoir dans tous les sens. La France n’a vraiment plus voix au chapitre.

Le départ des troupes françaises de cet ancien bastion de la France en Afrique centrale intervient près de quatre mois après la sortie du Mali des militaires français, au terme du divorce consommé entre Paris et la junte au pouvoir à Bamako, qui a, également, choisi d’avoir recours aux services d’instructeurs russes pour l’aider à sécuriser le pays.

La fin justifiant les moyens, on ne tardera pas à savoir si la stratégie utilisée par les autorités centrafricaines s’avérera payante.

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