Après avoir été conseiller spécial d’Ahmad Ahmad, président de la CAF, jusqu’à l’éviction de ce dernier pour corruption, Didier Drogba va se chercher un autre point de chute que la présidence de la Fédération ivoirienne de football (FIF) où il n’a pas pu s’imposer comme on le souhaitait à la CAF et à la FIFA. L’homme d’affaires, Idriss Diallo, lui a damé le pion en se faisant élire, samedi, 23 avril, à la tête de la Fédération ivoirienne de football (FIF), lors d’une élection dans la capitale Yamoussoukro où Didier Drogba (suprême humiliation) a été éliminé dès le premier tour.

« Est élu président de la FIF pour les quatre prochaines années, Monsieur Idriss Diallo », a déclaré la présidente de la séance, Mariam Dao Gabala, à l’issue du dépouillement. Plusieurs partisans de Drogba ont faillir s’évanouir dans la salle à l’issue des votes du premier tour où leur champion n’a recueilli que 21 voix sur 130. Cherchez l’erreur !

Au deuxième tour, Idriss Diallo, haut dirigeant de la FIF dans les années 2000, a obtenu 63 voix contre 61 à son rival du second tour, Sory Diabaté, un autre cadre de l’institution.

« Je voudrais féliciter Didier qui a eu le courage de s’engager dans cette course et qui a rendu cette élection plus que populaire au-delà de nos frontières », a déclaré Idriss Diallo, dans la foulée de son élection, promettant d’être un « président juste ».

« Les élections se sont bien déroulées, je félicite le nouveau président pour son élection », a répondu l’ancien meilleur joueur africain en 2006 et 2009.

Largement soutenu dans la population et, selon plusieurs observateurs, par la CAF et la FIFA, Didier Drogba n’a pas réussi à convaincre les présidents de clubs ivoiriens qui constituaient l’écrasante majorité des votants. Pour certains observateurs, il ne s’est pas montré généreux.

D’autre part, il lui a été reproché ces dernières semaines de ne pas assez connaître le football local et d’avoir fait une campagne minimale, sans labourer suffisamment le terrain.

Cette élection est censée mettre fin à une longue crise de gouvernance à la tête de la FIF.

Elle avait été maintes fois reportée depuis 2020, en raison d’un imbroglio sur le système de parrainage des candidats qui avait alors bloqué la candidature de Didier Drogba.

La FIF avait été mise sous tutelle en décembre 2020 par la FIFA qui avait installé un « Comité de normalisation ».

Le nouveau président de l’institution, ancien dirigeant du plus grand club national, l’Asec Mimosas, de 1984 à 1998, aura pour mission de redonner des couleurs au football ivoirien. Qui en a bien besoin.

Il devra notamment nommer un nouveau sélectionneur puisque le contrat de Patrice Beaumelle n’a pas été renouvelé.

La Côte d’Ivoire ne s’est pas qualifiée pour la Coupe du monde en 2018 et en 2022 et reste sur deux éliminations en quarts et en huitièmes lors des deux dernières Coupes d’Afrique des Nations (CAN) .

Depuis plusieurs années, les clubs ivoiriens sont également éliminés dès les premiers tours de la Ligue des champions d’Afrique.

Et pour la CAN 2023 qui va se dérouler en Côte d’Ivoire, rien n’indique que les Eléphants gagneront cette compétition. Autrement dit, il y a beaucoup de travail à abattre.