FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL : La succession de la Française Christine Lagarde est lancée

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Qui pour succéder à la Française Christine Lagarde ? La directrice générale sortante du FMI (Fonds monétaire international) va, désormais, diriger la Banque centrale européenne (BCE). Le ministère français de l’Economie a indiqué, vendredi, 26 juillet, que cinq candidats européens se dégageaient pour la remplacer à la tête de l’institution. Faites vos paris !

Selon une règle non écrite et un partage de postes, qui montre le poids que continue de jouer l’impérialisme occidental dans le système financier international, le poste de président de la Banque mondiale revient, toujours, à un ressortissant américain, tandis que celui de directeur général du FMI, institution qui a pris de l’importance au fil du temps, revient, lui, à un ressortissant européen.

Parmi les cinq candidats susceptibles de succéder à la Française, on compte la ministre des Finances espagnole, Nadia Calvino, son homologue portugais, Mario Centeno, également, président de l’Eurogroupe, son prédécesseur à la tête des ministres des Finances de la zone euro, le Néerlandais, Jeroen Dijsselbloem, l’actuel numéro 2 de la Banque mondiale, la Bulgare, Kristalina Georgieva, et le gouverneur de la banque de Finlande, Olli Rehn. On notera que cette liste ne compte aucun Allemand et aucun Français, la France par le canal de Christine Lagarde devant occuper la présidence de la BCE. Cela dit, l’appui de la France et de l’Allemagne sera déterminant dans la victoire finale du futur postulant au poste, si Donald Trump ne fait pas usage d’un droit de « veto », qui, formellement, n’existe pas mais qui peut être utilisé au regard de la puissance économique de Oncle Sam. Autrement dit, pour devenir directeur général du FMI, il faut bénéficier, au moins, de la neutralité de Washington, sinon, de son appui.

Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a été chargé par ses homologues européens, de mener les consultations pour proposer un candidat européen unique à la nomination de la direction du FMI. Mieux vaut se présenter unis car avec le bouillant Donald Trump, on ne sait, jamais, à quel saint se vouer.

Le Maire a appelé l’ensemble des ministres des Finances européens, certains plusieurs fois, y compris le nouveau chancelier de l’échiquier britannique, pour se mettre d’accord.

« M. Le Maire est resté en contact étroit avec [son homologue allemand] Olaf Scholz et a bien évidemment tenu informé le président de la République des différents échanges », a-t-on indiqué à Bercy. « Sur la base de ces consultations intenses a émergé un consensus clair : avoir un candidat européen unique avec une grande expérience internationale et les compétences techniques avérées », des critères pour lesquels ces cinq noms se dégagent, selon Bercy.

« Un consensus s’est également dégagé pour envisager un changement de règle sur la limite d’âge, mais aucune décision n’est prise à ce stade. D’où l’ouverture du débat au conseil d’administration du FMI », a-t-on ajouté à Bercy. Au moment de sa nomination, le directeur général doit être âgé de moins de 65 ans, ce qui exclut, théoriquement, Kristalina Georgieva, née le 13 août 1953.

Le ministre souhaite, désormais, ouvrir une deuxième phase de consultations. A ce titre, il a écrit à tous ses homologues européens pour leur présenter les conclusions de la première phase des discussions. Il a, également, demandé à ses partenaires de lui faire part de leur préférence parmi les cinq noms, a-t-on conclu de même source.

Les candidats à la succession de Christine Lagarde pourront se déclarer à partir de lundi, 29 juillet, et ce jusqu’au 6 septembre, a annoncé l’institution précisant qu’elle choisirait son nouveau directeur général d’ici le 4 octobre.

Un mauvais souvenir avec Christine Lagarde qui mérite d’être évoqué au moment où elle prend congé du FMI : le 23 décembre 2016, elle s’était rendue à Yaoundé, au Cameroun, en compagnie du ministre français de l’Economie et des Finances de l’époque, Michel Sapin, afin de proposer une dévaluation du F CFA aux chefs d’Etat des pays membres de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale). Comme un seul homme, avec comme porte-parole, le président camerounais, Paul Biya, les chefs d’Etat du Congo, du Gabon, du Tchad, de la Guinée équatoriale et du Centrafrique, refusèrent cette dévaluation que le FMI et la France leur proposaient très inopportunément (notre photo). Si elle avait eu lieu, le F CFA aurait, dans la foulée, disparu car les peuples africains de la zone franc n’auraient pas accepté une deuxième souffrance après la dévaluation du F CFA de janvier 1994, au lendemain de la mort du président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny.

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