FRANCAFRIQUE : François Hollande en campagne pour 2017

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Avec ses 16% que lui donnent les sondages, il faudra un miracle pour que François Hollande arrive au deuxième tour. Un véritable miracle reconnu comme tel par les exorcistes du Vatican. Sa politique n’a pas fait que des heureux en France. En Afrique, elle provoque de (très) gros dégâts.

Mais, comme à son habitude, « Flamby » (comme l’appellent ses détracteurs au parti socialiste) n’en a cure. Il compte sur sa bonne étoile habituelle. Malgré les reproches et les noms d’oiseaux qu’on lui collait sur la peau, n’a-t-il pas fait 11 ans, comme premier secrétaire du PS, laissant, volontairement, ce poste parce qu’il en avait marre ? « Homme de synthèse », il déjouait pronostics après pronostics et se maintenait, au poste de premier secrétaire, congrès après congrès. Hollande est comme un savon qui glisse entre les mains : insaisissable, indomptable, arrivant, généralement, aux buts fixés.

Cette fois, ce sera un gros morceau : la présidentielle de 2017 dont le premier tour devrait avoir lieu le 23 avril et le deuxième tour, le 7 mai. A pareil moment, l’année prochaine, on saura qui sera le président de la France.

Au jour d’aujourd’hui, le père des quatre enfants de Ségolène Royal n’a aucune chance. Une partie du PS a, déjà, rejeté l’idée qu’il puisse penser même se succéder à lui-même. C’est la gauche de la gauche. Au niveau du Front de Gauche, il retrouvera un certain Jean-Luc Mélanchon, qui en a gros contre lui. Où ira-t-il alors gagner des voix pour faire 25%, score qui le mettrait en deuxième position, pour affronter la candidate du Front national, Marine Le Pen ? Personne ne le sait. A commencer par lui-même. C’est pour cela qu’il a annoncé qu’il sera en mesure de dire, à la fin de cette année, s’il se représentera ou pas. Le chômage sera déterminant dans sa décision. La France est un pays qui va mal : c’est une litote.

Le seul endroit où il peut avoir un peu d’oxygène, c’est dans la politique africaine. Les interventions militaires par ci par là, les Français ne sont pas trop regardants, sauf quand elles alignent des morts au niveau des militaires tricolores. Mais, en Afrique, elles rendent populaire le chef de l’Etat français, surtout, quand elles sauvent le pays des griffes des terroristes comme, au Mali, en 2013, et plus tard, en Centrafrique. Mais font-elles gagner des points dans les sondages en France ? Pas sûr.

Alors, la visite de François Hollande au Nigeria (notre photo le montrant en train de recevoir le président nigérian, Muhammadu Buhari, à l’Elysée, le 14 septembre 2015), où il va élaborer des plans de guerre contre Boko Haram, aux côtés de ses homologues du Nigeria, du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Bénin, est, peut-être, une bonne occasion pour polir son image, en espérant quelques retombées dans les sondages en Hexagone. Pour y aller, il fera un crochet de quelques heures à Bangui. Un crochet purement électoraliste, avance-t-on, à Paris, dans les milieux de l’opposition. Son chef de la diplomatie, le très discret mais efficace, Jean-Marc Ayrault, y était, déjà, le 30 mars, pour représenter le même Hollande à l’investiture du nouveau président centrafricain, le professeur, Faustin Archange Touadéra. Un mois et demi, plus tard, Hollande, himself, y met les pieds. Pour quelques heures. Pour y faire quoi ? On sera attentif aux retombées de cette visite. S’il y débarque les mains vides, l’opposition à gauche comme à droite y compris même au sein du PS, ne le ratera pas.

François Hollande a, déjà, commencé à faire campagne en Afrique où il compte quelques relais (sûrs) de l’International socialiste à la tête de certains pays. Cela dit, le moment où le débat sur sa politique africaine sera ouvert, n’est pas encore arrivé. Qu’on prenne un peu son mal en patience : le moment venu, les Congolais, par exemple, lui diront, devant l’Elysée, avec quelques pancartes et banderoles, comment il les a déçus face au dictateur local à qui il avait donné un feu vert, pour « consulter » son peuple. Même si 24 heures, après, il avait effectué un rétropédalage resté mémorable dans les annales de l’Elysée. Le mal était, déjà, fait. C’est grâce à son OUI que le dictateur s’est autoproclamé vainqueur de la présidentielle du 20 mars 2016. Le président français est resté muet comme une carpe sur cette séquence de la vie congolaise. Le Congo n’est qu’un exemple. Il y en a des tas d’autres où sa politique africaine est tout aussi détestable.

Pour l’heure, on lui dit : Bon voyage en Centrafrique et au Nigeria, Notre Cher Président.

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