FRANCE : LA MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR REMET ENFIN LES PIEDS SUR TERRE

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Frédérique Vidal a sans doute compris la leçon. Après avoir reculé au lendemain de sa décision de confier l’étude sur l’islamogauchisme au CNRS, à cause de la pression des chercheurs, enseignants-chercheurs et personnels d’appui, qui, au demeurant, ont demandé sa démission, l’estimant, complètement, déconnectée des besoins du monde étudiant, la ministre de l’Enseignement supérieur vient de prendre une mesure, qui montre qu’elle a appris la leçon.

En effet, des protections périodiques seront disponibles gratuitement dans les universités et les résidences des CROUS à la rentrée prochaine. Cette décision, annoncée par la ministre de l’Enseignement supérieur, s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la précarité des jeunes (notre photo montrant la ministre en discussion ce jour avec les étudiants de l’Université de Poitiers).

Dans les prochaines semaines, les résidences universitaires des CROUS et les services de santé universitaires, seront équipés en distributeurs de protections hygiéniques, a annoncé la ministre lors d’une rencontre à Poitiers avec des étudiants. « On vise 1 500 distributeurs et une gratuité complète à la rentrée », a-t-elle ajouté.

Les distributeurs comme celui-ci seront à la disposition des étudiantes très prochainementLes distributeurs comme celui-ci seront disponibles très bientôt dans les CROUS en France

Ces protections seront « respectueuses de l’environnement », précise le ministère.

Cette annonce intervient alors que la ministre est apparue fragilisée ces derniers jours, après la polémique suscitée par ses sorties sur un « islamo-gauchisme » aux contours nébuleux. Semblant pressée de tourner la page, Frédérique Vidal martèle depuis que sa « priorité, c’est la question des étudiants ».

En France, ces trente dernières années, ce sont les étudiants qui vont tomber les gouvernements. Ce sont les étudiants qui firent perdre l’élection au premier ministre de la Cohabitation, Jacques Chirac, en 1988. Après la mort de l’étudiant Malik Oussékine en décembre 1986 et la démission du ministre délégué à l’Enseignement supérieur, Alain Dévaquet, (dont les étudiants refusaient la réforme) à la mise au ban des accusés du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua considéré comme père fouettard, l’enseignement supérieur en France a, toujours, eu son cœur qui bat à gauche et ne tolère pas qu’on vienne le provoquer gratuitement, surtout, que le locataire actuel de l’Elysée, pas du tout rassuré d’une réélection lors de la présidentielle de 2022, est fortement accusé de draguer des voix à la droite toute afin d’affaiblir celle qui est sûre et certaine d’être au deuxième tour, Marine Le Pen. Ainsi, Emmanuel Macron, après avoir ratissé large à gauche (le parti socialiste n’est plus que l’ombre de lui-même) pour gagner en 2017 (François Hollande n’avait même pas daigné défendre son bilan en se représentant), entend refaire la même chose à l’endroit de la droite pour gagner en 2022, d’où le tournant droitier pris par son gouvernement. Les étudiants de France ne l’entendant pas de cette oreille, le jeune président aurait tort de persister dans cette voie.

La gratuité des protections périodiques dans l’enseignement supérieur a été décidée après un travail de concertation entre la ministre et différents acteurs (parlementaires, organisations étudiantes représentatives, ou encore, l’association Règles Elémentaires), a précisé Frédérique Vidal.

Selon une étude réalisée par l’Association fédérative des étudiants de Poitiers et l’Association nationale des étudiants sages-femmes en février, un tiers des étudiantes aurait besoin d’aide pour acheter des protections périodiques.

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