FRANCE-MALI : La Françafrique en marche avec le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian convoqué par la justice malienne le 20 juin prochain

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Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, est convoqué par la justice malienne dans le cadre d’une enquête portant sur une « atteinte aux biens publics et autres infractions » remontant à 2015. Sans entrer dans le fond de l’affaire, on doit dire qu’il s’agit d’une histoire de mauvais genre, qui peut faire que Le Drian ne figure pas dans le prochain gouvernement d’Emmanuel Macron.

« Le juge d’instruction du deuxième cabinet au tribunal de grande instance de la commune III du district de Bamako (pôle économique et financier) invite Monsieur Jean-Yves Le Drian à se présenter à son cabinet le lundi, 20 juin 2022, pour affaire le concernant ». Du rarement vu en histoire diplomatique mondiale de ces 20 dernières années. Qui plus est entre un pays africain francophone et la France.

Le Quai d’Orsay a indiqué, mercredi, 11 mai, soir, n’en avoir pas été informé. « Aucune notification ni information d’aucune sorte ne nous est parvenue par les canaux appropriés », a-t-il assuré. Cela dit, l’affaire ne concerne pas l’Etat français en tant que tel pour que le Quai d’Orsay en soit régulièrement notifié, mais, son chef, dans le cadre de ses affaires privées, en marge de ses responsabilités étatiques. C’est cela la Françafrique !

Une source judiciaire malienne a précisé que cette enquête faisait suite à une plainte d’une plateforme de plusieurs associations de la société civile malienne, dénommée « Maliko » (« La cause du Mali »). « C’est une histoire d’attribution d’un marché de fabrication de passeports maliens à une société française (à laquelle) le fils de Le Drian serait lié », a ajouté cette source.

L’affaire date de 2015, lorsque Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) était président du Mali. A cette époque, une société française – Oberthur Technologies – a obtenu pour une dizaine d’années le marché de fabrication des passeports biométriques maliens.

« Le Drian était à l’époque ministre de la Défense. A-t-il appuyé le dossier pour défendre une entreprise française ou ses intérêts ? Voilà en gros ce que la justice malienne cherche à comprendre.

A chacun de se faire sa propre religion.

Mais, pour l’association Maliko (proche de la junte actuellement au pouvoir au Mali), qui a porté plainte et s’est constituée partie civile, il n’y a aucun doute. « Les procédures et règles instituées par la législation malienne, en particulier le décret n°2015 – 06040 du 25 septembre portant code des marchés publics, ont été allègrement violées à l’occasion de l’attribution du marché susmentionné », affirme le document qui accompagne la plainte.



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