GHANA : Le ministre des Finances Kenneth Ofori-Atta sur un siège éjectable

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Les choses vont actuellement mal, très mal, au Ghana dont la devise locale, le Cedi, a perdu plus de 40% de sa valeur cette année, et où l’inflation a franchi le mois dernier la barre des 40%, son plus haut niveau en deux décennies.

Face à un niveau de l’inflation jamais atteint au Ghana, les populations sont sorties dans les rues le 06 novembre 2022 pour réclamer la démission des responsables désignés, à savoir, le chef d’Etat ghanéen, Nana Akufo-Addo, et son ministre des Finances, Kenneth Ofori-Atta, qualifié par l’opposition d’incompétent pour sa gestion des finances publiques, et de corrompu à l’image de Charles Adu Boahen, le ministre d’Etat en charge des Finances,  récemment, démis de ses fonctions dans une affaire de pots de vin.

Voyant la pression monter autour de lui, Kenneth Ofori-Atta s’est excusé pour la situation économique du pays, tout en rejetant les accusations proférées contre lui.

Les parlementaires de l’opposition, le Congrès démocratique national (NDC en anglais), lui reprochent, entre autres, d’avoir initialement refusé de solliciter un financement auprès du Fonds monétaire international (FMI) alors que la crise économique était déjà visible dans le pays.

Kenneth Ofori-Atta étant activement impliqué dans les négociations auprès de l’institution de Bretton Woods pour un prêt de 3 milliards de dollars sur trois ans, son chef, le président, Akufo-Addo, aurait obtenu de ses détracteurs qu’ils lui permettent de mener sa mission jusqu’au bout avant d’être éventuellement limogé.

La décision finale reviendra à Akufo-Addo dans la mesure où une motion de censure pourrait être déposée contre le ministre des Finances par les parlementaires de l’opposition, ces derniers occupant le même nombre de sièges à l’assemblée que ceux du parti au pouvoir.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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