GHANA : Mort de Kofi Annan

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L’ancien secrétaire général des Nations-Unies, le Ghanéen, Kofi Annan, est décédé, ce samedi, 18 août, de suite d’une « courte maladie ». En tant que personnalité de premier plan ayant participé à la conduite des affaires du monde, on ne peut pas dire qu’il ait été d’une (totale) grande utilité pour l’Afrique, pendant ses huit ans au secrétariat général des Nations-Unies. Cela dit, Afrique Education fait part de ses condoléances au chef de l’Etat ghanéen et à tout le peuple du Ghana auprès duquel il n’avait pas choisi de vivre, une fois admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Kofi Annan est mort presque jeune. A 80 ans, certains de ses amis et connaissances en Afrique se portent, encore, candidats à l’élection présidentielle. Sur le continent noir, les hommes font encore des enfants à 80 ans. C’est dire que ce n’est, vraiment, pas un âge qui permet d’être mis au rebut. Au contraire. Kofi est, donc, parti très tôt. Le communiqué officiel fait état d’une « courte maladie ».

Secrétaire général des Nations-Unies de 1997 à 2007, Kofi Annan n’a pas laissé d’empreinte particulière en Afrique. Il n’existe pas un dossier dans lequel son implication ferait qu’on pense à lui. Comme d’autres, il a été un secrétaire général quelconque pour les Africains. Un diplomate de très haut niveau, certes, mais sans plus. Pourquoi l’Afrique le regretterait-il ? Sa voix n’a pas, réellement, retenti quand un pays africain décidait de réécrire sa constitution pour faire demeurer le président en place à vie. Il n’a vraiment pas aidé les peuples africains dans leur combat pour la démocratie, les droits de l’homme, la justice libre et indépendante, et l’alternance à la tête des Etats.

Même la fondation qu’il a créée et implantée à Genève, en Suisse, n’était pas très connue en Afrique car très peu active sur ce continent, alors qu’on aurait pu penser que son action de diplomate de haute volée eût d’abord un sens en Afrique. Quand Kofi venait en Afrique, ce n’était pas pour y résider. Il y était de passage comme s’il était un fils d’ailleurs, un fils du monde, des Nations-Unies qu’il a parfaitement dirigées et au sein desquelles il a laissé une excellente impression.

Son jeune frère, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a décrété une semaine de deuil à partir de lundi, 20 août, en guise d’hommage à son endroit. Il le vaut bien. Malgré tout.

« Il a considérablement contribué au renom de notre pays par sa position, par sa conduite et son comportement dans le monde », déclare le président ghanéen dans un communiqué au sujet de l’ex-secrétaire-général de l’ONU et Prix Nobel de la paix, né à Kumasi, dans la région Ashanti du Ghana.

« J’ai ordonné qu’en son honneur, le drapeau national soit mis en berne dans tout le pays et dans les représentations diplomatiques dans le monde, à partir de lundi, 20 août, pour une semaine », annonce Nana Akufo-Addo.

Terminons par une note positive : C’est Kofi Annan, au nom des Nations-Unies, qui avait supervisé le processus de délimitation des frontières entre le Nigeria (Olusegun Obasanjo) et le Cameroun (Paul Biya) dans le cadre de la presqu’île de Bakassi. Le secrétaire général des Nations-Unies, Kofi Annan, conduisit les pourparlers entre les deux pays avec une extrême habilité qui leur permit d’éviter une guerre mutuellement ruineuse, jusqu’à la signature d’un accord en juin 2006 (notre photo).

Conclusion : même s’il n’a pas été en flèche dans une action portée sur l’Afrique, Kofi Annan devrait bénéficier des circonstances atténuantes et avoir la reconnaissance de tout notre continent.

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