GRANDE BRETAGNE : Vers l’inéluctable chute de Keir Starmer sur fond de guerre en Ukraine ?

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La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’a pas fini de faire tomber des têtes chez les leaders occidentaux. Regroupés au sein de la Coalition des volontaires, ils partagent plusieurs points en commun, dont leur soutien massif et démesuré à l’Ukraine et l’état catastrophique de leurs finances nationales. En Angleterre où ce phénomène est, aisément, observable, depuis l’arrivée du travailliste, Keir Starmer, la question de la longévité du gouvernement de Londres n’est plus une fiction. Elle est désormais d’actualité.

Il y a quelques mois, Afrique Education interpellait sur l’obsession du premier ministre britannique vis-à-vis du conflit ukrainien. Aux commandes du 10 Downing Street après l’inévitable départ de Rishi Sunak, Starmer promettait de privilégier les préoccupations du peuple anglais. Les politiciens n’étant pas souvent très honnêtes, personne, même dans son propre camp, ne s’attendait à ce qu’il fasse une telle fixation sur l’Ukraine (sur notre photo, les deux principaux va-t-en guerre de l’Union européenne, Emmanuel Macron et Keir Starmer, aux côtés du président ukrainien, Volodymyr Zelensky)..

Après l’éclatement du scandale fiscal impliquant son ancienne numéro deux, Angela Rayner, et la décision de celle-ci de quitter la tête du ministère de l’Habitat, le chef du gouvernement a remanié ses équipes. Rayner est suspectée d’avoir sciemment sous-déclaré ses biens immobiliers pour réduire le montant de ses taxes. Que la personne incarnant la haute autorité en matière de logement ait cherché à se soustraire à son devoir fiscal sur ses propres logements est mal passé.

Dans les changements effectués par Keir Starmer, le plus important est, probablement, celui de David Lammy, qui passe des Affaires étrangères à la Justice, devenant, au passage, le nouveau numéro deux. Mais, cette réorganisation apparaît, surtout, comme une seconde chance pour Starmer de remettre de l’ordre dans le pays. Car, il fait, actuellement, pire que son prédécesseur, comme le montrent certains sondages d’opinion, avec un taux d’approbation de 11%.

Pendant que l’économie de son pays empile problème après problème, il ne trouve rien de mieux que de renforcer son soutien à l’Ukraine, financièrement et militairement, à l’image du prêt d’un milliard de livres sterling qu’il a débloqué, cette semaine, pour soutenir l’effort de guerre ukrainien, faisant ainsi porter à plus de 21.8 milliards de livres sterling les engagements du Royaume-Uni dans cette guerre. 

Keir Starmer et Rachel Reeves, toutes dents dehors : Rira bien qui rira le dernier.

Il fait de moins en moins de doute que pour Keir Starmer, la primature anglaise doit principalement se concentrer sur la politique étrangère. En effet, le leader britannique a été plus présent sur les questions relatives à la guerre en Ukraine, au conflit au Moyen-Orient, aux tarifs douaniers américains, l’accord de sous-traitance migratoire avec le Rwanda, et aux réparations liées au Commonwealth, que sur celles d’ordre national. 

Avoir une vision aussi restreinte du pouvoir n’est pas un gage de longévité. Après les conséquences du départ d’Angela Rayner sur le gouvernement de Londres, on peut déjà imaginer ce qui se passera lorsque la ministre des Finances, Rachel Reeves, décidera de jeter l’éponge. Mise sous pression depuis le début de l’année, et humiliée publiquement par son chef, elle apparaît comme celle étant la plus susceptible de sceller la fin de l’ère Keir Starmer.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)  

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