GUERRE AU SOUDAN : Les Etats-Unis ont-ils choisi leur camp ?

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Massad Boulos (notre photo), le conseiller de la Maison Blanche pour l’Afrique, a rencontré le général, Abdel Fattah al-Burhane, lundi, 11 août 2025. Bien qu’aucun détail n’ait été donné sur le contenu de cet entretien, tout porte à croire que les Etats-Unis ont choisi leur camp, quelques temps, pourtant après avoir imposé des sanctions financières au leader soudanais, lesquelles, d’ailleurs, avaient été, immédiatement, contestées par son régime. Mais, ce changement d’attitude des Américains n’est pas le fruit du hasard. Tout comme l’acceptation par les Soudanais de cette main tendue.

Difficile pour Donald Trump de s’identifier en faiseur de paix tout en ignorant le pire conflit armé au monde d’un point de vue humanitaire. Depuis son éclatement en avril 2023, plus de 12 millions de personnes ont été déplacées et des centaines de milliers d’autres tuées. La guerre soudanaise aurait, probablement, été l’un des premiers dossiers chauds à gérer pour l’administration Trump, si celle de Biden ne s’était pas aliénée les autorités soudanaises, en introduisant des sanctions contre al-Burhane, avant l’investiture du milliardaire républicain en janvier. 

Depuis le début de l’année, plusieurs changements se sont opérés du côté du Conseil souverain de transition. Déjà, sur le terrain des affrontements où une série de victoires ont permis la reprise de Khartoum des griffes des Forces de soutien rapide (FSR). Mais, aussi, sur le plan de l’image à l’international, avec la nomination d’un chef de gouvernement civil, Kamil Tayyib Idris, en réponse aux critiques occidentales formulées à l’égard de la junte au pouvoir. Le général-président n’y étant pas resté insensible, il n’est pas étonné par cette initiative américaine.

Massad Boulos et le général Abdel Fattah al-Burhane

Dans ce dossier sensible, les Etats-Unis seront confrontés aux Emirats arabes unis, qui sont le principal fournisseur en équipement militaire des FSR. Toutefois, vu la qualité des relations entre les deux pays, les Américains ne devraient avoir aucun mal à imposer aux Emirati l’arrêt de leur soutien aux rebelles soudanais. Ce qui permettra de déboucher sur un cessez-le-feu, et rendra réalistes les perspectives de paix durable au Soudan. D’ici là, Kamil Tayyib Idris aura eu le temps de gagner en crédibilité aux yeux des sceptiques qui le voient comme un pion sans réelle influence.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins Universiy – Washington DC)

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