GUINEE : Alpha Condé de l’opposant-torturé par le régime Conté au président-tortionnaire

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Un ancien chef des armées de Guinée a affirmé, vendredi, 8 décembre, avoir subi des « traitements inhumains », lors de son arrestation, en 2011, au procès de six anciens responsables militaires guinéens pour des manquements lors d’une attaque (supposée) contre le domicile du président, Alpha Condé.
« J’ai été victime de traitements inhumains et dégradants lors de mon arrestation le 19 juillet 2011. J’ai été giflé, battu, blessé et humilié par un officier de la garde présidentielle accompagné d’une dizaine de militaires », a déclaré le général, Nouhou Thiam, chef d’état-major des armées sous le régime de transition militaire, dirigé par le général, Sékouba Konaté (2010).

« Ce sont les gendarmes qui étaient là à ce moment qui ont manifesté leur désapprobation et se sont interposés entre mes assaillants et moi », a ajouté le général Thiam.

Il s’exprimait devant un tribunal militaire, qui juge, depuis le 24 décembre, six anciens responsables militaires guinéens pour « désertion et violations de consignes », lors de l’attaque (supposée) du domicile privé du président Condé, le 19 juillet 2011.

Outre le général Thiam, l’ancien préfet de Dubréka, le lieutenant-colonel, Mamadouba Bondabon Camara, figure parmi les prévenus, qui avaient été arrêtés, en juillet 2011, puis, renvoyés devant ce tribunal militaire, qui a dû être créé, par la suite.

Selon le Code pénal, les déserteurs encourent de 3 mois à 2 ans de prison ferme alors que la violation des consignes est punie par 2 à 6 mois de prison ferme.

Les principaux responsables, le commandant, Alpha Oumar Diallo – présenté comme le cerveau de l’attaque – ainsi que l’officier, Jean Guilavogui, ont, déjà, été condamnés, en juillet 2013, à la réclusion à perpétuité, huit autres accusés écopant de 2 à 15 ans de prison.

Dix-sept des accusés, civils et militaires, ont été relaxés.

Amadou Oury Bah, un responsable du principal parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), condamné, à perpétuité, par contumace, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », en rapport avec l’attaque de juillet 2011, a, en décembre, bénéficié d’une grâce présidentielle.

Le 19 juillet 2011, le domicile privé du président avait été attaqué, de nuit, par des inconnus, huit mois après l’élection de M. Condé. Le gouvernement avait annoncé qu’Alpha Condé et sa famille s’en étaient sortis « sains et saufs »(comme par hasard), mais, qu’un membre de la garde présidentielle avait été tué (sacrifié). M. Condé avait parlé d’une « tentative d’assassinat », mettant en cause Amadou Oury Bah, ainsi qu’un ex-ministre et un homme d’affaires, proches du général Konaté.

Mais d’autres sources parlent, aussi, de mise en scène, l’attaque ayant été organisée par Alpha Condé, lui-même, afin de « neutraliser » certains éléments de l’armée qu’il ne contrôlait pas, et qui pouvaient lui faire un coup d’état, sa victoire au deuxième tour de la présidentielle, en 2010, contre Cellou Dalein Diallo, ayant été une véritable mascarade électorale.

Avec AFP

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