Depuis le 04 septembre, à minuit, le mandat présidentiel d’Umaro Sissoco Embalo est terminé. Cependant, bien avant que cette échéance n’arrive, l’intéressé avait pris le soin d’avertir l’opinion publique de son intention de demeurer en poste, a priori, au moins, jusqu’à la tenue des prochaines élections de novembre prochain.
Que le président sortant ait pris goût aux bienfaits du pouvoir bissau-guinéen, au point de ne plus vouloir s’en passer, n’est un secret pour personne dans le pays. Ce n’est pas tout le monde qui pourra se targuer d’avoir effectué plus d’une centaine de déplacements internationaux, tous frais payés, même si l’Etat n’a, quasiment, rien obtenu en retour (notre photo du petit général-voyageur dictateur).
Pour organiser le scrutin général, le président-voyageur a décidé de se passer des financements internationaux. Une première pour son pays, qui fait partie des plus pauvres au monde. Mais, derrière cette décision, se cache une volonté d’affirmer une certaine souveraineté, et de garder à distance toute occasion d’ingérence étrangère dans le processus électoral.

Braima Camara, spécialement, nommé premier ministre de Guinée-Bissau pour ce rendez-vous, a indiqué que le financement des élections générales sera, totalement, géré par son gouvernement. Avec des fonds étrangers, très forte aurait été la probabilité que les dés soient pipés pour réélire Umaro Sissoco Embalo. Avec des ressources locales, il n’y a plus de doute qu’ils le seront.
Sans une opposition impuissante et capable de barrer la route au président sortant, et les pays occidentaux, qui font mine de regarder ailleurs, et sont affairés avec le besoin de mettre Donald Trump dans leurs poches, les planètes semblent être alignées pour Umaro Sissoco Embalo, qui avance, tranquillement, à son rythme pour le plus grand malheur des Bissau Guinéens.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)