GUINEE EQUATORIALE : Le doyen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est-il à l’abri d’un autre coup d’état ?

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Un an, presque jour pour jour, après ce coup d’état manqué, la situation a fini par se normaliser.

La question mérite d’être posée car la Guinée équatoriale revient de très loin : le 24 décembre 2017, le président, la première dame et leur fils aîné, vice-président de la République et successeur constitutionnel, avaient échappé à un sanglant coup d’état dont, officiellement, on ne sait pas grand-chose, Malabo se refusant, malgré ses fortes certitudes, de communiquer sur une question hyper sensible qui met en accusation un chef d’Etat voisin de la sous-région, en l’occurrence, celui du Tchad, et l’ancienne puissance colonisatrice de ce dernier. Idriss Déby Itno est-il un faux frère du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo ? En août 2016, le couple présidentiel équato-guinéen avait assisté, dans la joie et la gaieté, à l’investiture du président, Idriss Déby Itno, au Palais rose, à N’Djamena (notre photo). Dix-huit mois après, oubliant cet heureux épisode, Déby organisait, avec une puissance extérieure, un coup d’état contre le pouvoir de Malabo. Cela dit, il nie cette accusation de toutes ses forces sans apporter aucune preuve qui l’accable. Mais avant la survenance de ce coup d’état dont Malabo a pu se relever, les réseaux sociaux étaient, déjà, sous surveillance depuis quelques semaines, ce qui montre que les services de renseignement appréhendaient la situation. Le coup d’état raté du 24 décembre leur a donné raison.

Cela dit, la situation est redevenue normale. Seul le site de Citoyens pour l’innovation (CI), principal parti d’opposition équato-guinéen, restait inaccessible sans utilisation d’un système de réseau privé virtuel (VPN) qui permet de contourner les blocages.

Facebook et plusieurs sites d’opposants avaient été bloqués à la veille des élections législatives, sénatoriales et municipales du 12 novembre 2017.

WhatsApp et un autre réseau social de messagerie, bloqués à la même période, avaient été de nouveau rendus accessibles sans VPN en mars.

Mais, les sites du gouvernement et du parti présidentiel, le Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE), qui contrôle les deux chaînes de télévision et les deux radios du pays, étaient restés accessibles.

Le nombre de personnes ayant accès à internet est de 23,8% en Guinée équatoriale, pays de 1,2 million d’habitants, selon le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD).

Les réseaux sociaux Facebook et WhatsApp connaissent un succès croissant dans ce pays où les médias indépendants n’existent pas encore. Le régime tolère la présence de correspondants de presse étrangère.

Voilà pourquoi les réseaux sociaux sont devenus un moyen pour les Equato-Guinéens de contourner la censure et de s’exprimer librement.

Début février, l’Union européenne (UE) s’était inquiétée de la « forte détérioration de la situation des droits de l’homme » en Guinée équatoriale. Mais, on n’avait pas beaucoup entendu la même Union européenne après la tentative de coup d’état du 24 décembre 2017, qui avait pour but de décapiter la famille présidentielle ainsi que plusieurs dignitaires du régime. L’Union européenne ferait-elle dans une indignation sélective ?

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