GUINEE : La dictature du tombeur d’Alpha Condé s’abat sur trois partis importants d’opposition

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La junte au pouvoir en Guinée a suspendu pour «90 jours» trois des principaux partis du pays, dont ceux l’ex-président, Alpha Condé, et de l’ex-premier ministre, Cellou Dalein Diallo. Le général-président, Mamadi Doumbouya, qui a pris goût au pouvoir, prend les devants pour casser les manifestations monstres qui sont annoncées à partir du 5 septembre. Objectif de celles-ci : dénoncer une volonté de confisquer le pouvoir de la part du tombeur d’Alpha Condé, et si possible, organiser une insurrection.

L’opposition guinéenne dénonce la tenue le 21 septembre d’un référendum sur une nouvelle Constitution convoqué par le général-président, Mamadi Doumbouya, arrivé au pouvoir en septembre 2021, après avoir renversé le président civil, Alpha Condé, alors au pouvoir depuis plus de 10 ans, et qui effectuait un troisième mandat inconstitutionnel dénoncé par les partis d’opposition et la société civile. Salué à l’époque pour avoir libéré le pays, le coup d’état de Doumbouya est, aujourd’hui, combattu au regard de sa propension à vouloir confisquer, à son tour, le pouvoir comme Alpha Condé ( notre photo montre que Mamadi Doumbouya était un aide de camp qui bénéficiait d’une confiance totale du chef de l’Etat).

L’ouverture de la campagne pour ce référendum, initialement, prévue, dimanche, 24 août, a été reportée au 31 août, selon un décret lu vendredi soir sur la télévision publique. Il y a donc du flottement dans l’air et il n’est pas exclu que Doumbouya, lui-même, soit victime d’un coup de force d’autres militaires dans la mesure où il n’est pas en train de respecter son engagement de remettre le pouvoir aux civils après une « courte transition ». Non seulement, la transition s’est allongée, mais plus grave, il entend s’installer durablement.

Avec son épouse française, Lauriane Darboux, ancien sous-officier de la gendarmerie, et leurs enfants, la vie est tellement belle au sommet de l’Etat qu’il ne veut plus rien lâcher.

Pour y parvenir, la junte a interdit toute manifestation depuis 2022, et a fait arrêter, engagé des poursuites contre ou poussé à l’exil un certain nombre de dirigeants de l’opposition. Autrement dit, Doumbouya veut s’installer au pouvoir après une vraie-fausse élection qui lui sera favorable, mais, il ne veut pas qu’on le dénonce ou même qu’on en parle. De la dictature pure qui fait que le général-président ne peut qu’aller au devant des difficultés, même s’il réussit son pari de se faire élire pendant un scrutin verrouillé.

Les partis concernés par la suspension sont le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de l’ex-président, Alpha Condé, actuellement, en exil involontaire en Turquie, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de l’ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo, réfugié à Dakar, et le Parti du renouveau et du progrès (PRP) de Rafiou Sow.

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