IMMIGRATION CANADA : Ottawa ferme les portes aux étudiants africains admis dans les universités (parfois titulaires d’une bourse)

Date

Les étudiants africains ayant été admis à une formation supérieure au Canada, font face à un taux de rejet de plus de 80% dans leurs demandes de visa effectuées auprès des provinces, alors que parallèlement, neuf sur dix des étudiants venant de France, d’Allemagne ou de Chine voient leurs demandes approuvées sans aucune difficulté, selon les données fédérales. A quoi cela est-il dû ? Tentative d’explication.

Les motifs, allant de l’insuffisance des ressources financières requises (même en cas de présentation des justificatifs d’une bourse scolaire couvrant l’intégralité des dépenses liées au séjour académique) à l’incertitude quant au retour éventuel de l’étudiant dans son pays d’origine une fois le programme d’enseignement terminé, sont évoqués pour expliquer le non-aboutissement de ces demandes.

Cette année, 454 étudiants provenant de l’Afrique francophone ont fait une demande pour étudier dans la région, seulement, 71 ont été acceptés, rapporte les médias canadiens.

Devant cette situation, plusieurs députés bloquistes (parti politique) et les responsables de quatre Cegeps (Collège d’enseignement général et professionnel) au Québec sont montés au créneau pour alerter le gouvernement fédéral. Ils ont fait une sortie publique le 27 août pour dénoncer les refus massifs de visa pour les étudiants étrangers francophones en provenance d’Afrique.

Longtemps vanté comme étant ouvert, le système immigratoire canadien semble finalement révéler sa véritable nature raciste, principalement, envers les étudiants issus des pays du Sud.

Au-delà de la sphère estudiantine, le Canada s’était tristement distingué en juillet dernier à l’occasion de la 24ème conférence internationale sur le VIH/Sida se déroulant à Montréal, et à laquelle près d’une centaine de participants, dont plusieurs venant d’Afrique, avaient vu leurs demandes de visa être rejetées.

A la suite du tollé médiatique qui s’en était suivi, les services d’immigration du Canada (IRCC) avaient été obligés de reconnaître, via un communiqué sur leur site internet, l’existence de ce problème, visiblement, de longue date, à l’échelle nationale, et même au sein de leur institution.

Cet aveu des autorités est une première étape importante dans la résolution de cette situation. Mais, il est désormais question de voir ce que donnera l’implémentation des diverses mesures annoncées par l’IRCC (Immigration Refugees and Citizenships Canada) dont notamment la possibilité pour les étudiants de formuler un recours en cas de décision négative.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC).

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier