ISRAEL-GAZA : De prestigieuses universités américaines prises en tenaille par la guerre

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La guerre entre Israël et Gaza ne fait pas que des dégâts au Proche-Orient. Sous le feu des critiques depuis des semaines, plusieurs universités américaines dont Massachusetts Institute of Technology (MIT) et les prestigieuses universités d’Harvard, de Columbia, ainsi que, de Pennsylvanie, sont en train de l’apprendre à leurs dépens, elles qui risquent de perdre gros sur le plan philanthropique, étant donné que leurs plus grands donateurs sont juifs ou ont des affiliations juives. Il leur est reproché d’avoir été ambiguës dans leur position sur le conflit israélo-palestinien, de ne pas disposer d’une protection suffisante pour prévenir les actes de violence ciblée pouvant se produire sur leurs campus, et/ou d’être passives vis-à-vis des discours haineux.

Sommées de se justifier, ces institutions académiques se sont défendues en évoquant la liberté d’expression. En effet, elles revendiquent d’être devenues des lieux de dialogue, où des débats peuvent se tenir sans tabou, tout en étant constructifs pour le bénéfice de tous. Si elles ont effectivement développé cette capacité au fil du temps, la neutralité dont elles ont cherché à se prévaloir dans le cas présent, a été, copieusement, critiquée par les Pro-Israéliens et Pro-Palestiniens. Les deux groupes se renvoyant d’ailleurs les torts sur les causes de la guerre actuelle.

Après l’annonce du soutien de la Maison Blanche à la nation hébreue, la pression s’est accentuée sur ces écoles, au point de déclencher une enquête du Congrès sur l’adéquation du règlement intérieur de ces institutions face aux risques sur leurs campus associés à la situation entre Israël et Gaza. Cet examen, qui a pris la forme d’audiences au cours desquelles les présidents des universités décriées ont été longuement interrogés, a conduit à la démission de Liz Magill, la patronne de l’Université de Pennsylvanie. Accusée d’avoir condamné tardivement les incidents du 7 octobre, elle aura fini par céder aux multiples appels à démissionner. 

Sa consœur d’Harvard, Claudine Gay, est, également, dans l’œil du cyclone pour avoir refusé de sanctionner les étudiants ayant signé une pétition désignant Israël comme seul responsable des tueries du Hamas. Après avoir marqué l’histoire en devenant la première femme noire à diriger l’Université d’Harvard depuis juillet dernier, Claudine Gay aura la lourde tâche de restaurer la réputation ternie de son institution, surtout, que 45% de ses ressources provenaient des dons en 2022.

Recevant annuellement des dons qui se chiffrent en milliards de dollars, les institutions académiques américaines sont en train de se rappeler que la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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