JOURNEE DU 8 MARS : Pas d’égalité femmes-hommes « avant 300 ans », déplorent les Nations-Unies

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Le secrétaire général des Nations-Unies a déploré, lundi, 6 mars, que l’égalité entre les femmes et les hommes dans le monde est un objectif de plus en plus distant. Cela dit, il faut tenir compte des disparités sociales et des réalités qui sont différentes d’un coin du monde à un autre. L’évaluation de cette question en Afrique, par exemple, doit tenir compte des réalités économiques, mais aussi, sociales et environnementales, ce qui est, radicalement, différent dans les pays occidentaux ou avancés. Pourtant, le mode de calcul des Nations-Unies ne semble pas tenir compte de ces disparités.

La 67e session de de la Commission de la condition de la femme a débuté, lundi, 6 mars, à New York, au siège des Nations-Unies, avec pour thème la réduction des inégalités de genre en matière d’innovation et de technologie.

« L’égalité entre les hommes et les femmes s’éloigne de plus en plus. Si l’on s’en tient à la trajectoire actuelle, ONU Femmes la place à 300 ans. Ensemble, faisons reculer les droits des femmes, la misogynie et les femmes, les filles et notre monde », déplore Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations-Unies.

Pendant deux semaines, des participants du monde entier examineront les moyens de parvenir à l’égalité des sexes à l’ère numérique et de promouvoir une plus grande inclusion des femmes dans les domaines de la science, la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.

Un des derniers rapports de l’Afrobaromètre (une agence d’étude régulière réalisée par un réseau de recherche panafricain, indépendant et non-partisan, qui réalise des sondages d’opinion sur des sujets sociopolitiques et socioéconomiques sur le continent) prévient que l’écart entre les sexes pourrait s’élargir.

Une enquête menée dans 34 pays africains montre que les femmes sont moins susceptibles que les hommes d’utiliser un téléphone portable tous les jours, d’avoir des téléphones avec accès à Internet, de posséder des ordinateurs, d’accéder régulièrement à Internet, ou de suivre les nouvelles à travers Internet ou les médias sociaux.

Tout ceci est vrai, sauf que dans les 34 pays africains, les femmes vivent beaucoup plus dans la ruralité qu’en ville. D’autre part, elles sont peu éduquées car quand elles le sont, elles se trouvent un emploi en ville. Et quand elles restent au village, c’est sans doute parce que leur statut social, éducatif et culturel, les y contraint. Or, même dans cet état, elles restent les motrices de la société car elles jouent un rôle important et produisent des biens et services matériels ou non, difficilement, quantifiables mais d’une importance stratégique pour le devenir de la famille. Dans un modèle d’évaluation comme celui que semblent proposer les Nations-Unies où tout est quantifié, le véritable rôle et la vraie importance de la femme, ne peuvent qu’être occultées. D’autre part, c’est limite limite de faire une évaluation qui se base sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Car outre l’analphabétisme ambiant qui frappe les femmes rurales en Afrique, dans leur grande majorité, il y a aussi que le téléphone, internet, les réseaux sociaux, sont des gadgets pour élites. Et puis, même quand ce n’est pas le cas, encore faudrait-il que le village propose l’énergie électrique pour pouvoir brancher son téléphone ou son ordinateur. Bref, quand on veut intégrer l’Afrique dans les rapports et calculs internationaux, on doit faire très attention car cette partie du monde, vit ses propres réalités, ce qui ne veut pas dire que les femmes africaines qui vivent au village ne sont pas contentes et ne s’épanouissent pas correctement.

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