JUSTICE : Le vice-président de la Guinée équatoriale victime d’une décision coloniale sur l’Affaire des « biens mal acquis » ?

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La Cour internationale de Justice (CIJ) a débouté, vendredi, 11 décembre, Malabo dans le bras de fer juridique qui l’oppose à Paris autour de l’affaire dite des « biens mal acquis », impliquant le fils du président équato-équatorien, Teodoro Obiang.  Cette question se pose : la justice internationale a-t-elle des comptes à rendre en Guinée équatoriale au point d’ignorer le contenu des lois de ce pays ?

La Cour internationale a tranché, vendredi, 11 décembre, en faveur de la France dans l’affaire des « biens mal acquis ». Une mauvaise nouvelle pour la Guinée équatoriale. En effet, pour la CIJ, « l’immeuble du 42, avenue Foch à Paris n’a jamais acquis le statut de mission diplomatique de la République de Guinée équatoriale en République française », a déclaré Abdulqawi Ahmed Yusuf, le président du tribunal des Nations-Unies basée à La Haye (Pays-Bas). 

La Guinée équatoriale avait traîné la France devant la CIJ, plus haute juridiction des Nations-Unies, après une descente en 2012 de la police française dans une luxueuse propriété de Paris dans le cadre d’une enquête visant Teodorin Obiang, fils du président Teodoro Obiang Nguema et vice-président chargé notamment de la Défense et de la Sécurité de son pays. 

La propriété d’une valeur de 107 millions d’euros se situe dans l’un des quartiers les plus huppés de la capitale française. Elle dispose d’un cinéma, d’un spa et de robinets en or, et serait l’ambassade équato-guinéenne en France, selon Malabo. Paris conteste cette version et considère qu’il s’agit de la résidence de Teodorin Obiang. 

La Cour d’appel de Paris a condamné le 10 février Teodorin Obiang à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende et des confiscations, pour s’être bâti frauduleusement un patrimoine considérable en France. 

Teodorin Obiang Nguema Mangue reçoit une médaille pour services rendus à la nation des mains de son père.

La Guinée équatoriale dénonce depuis le début de l’affaire une violation de l’immunité de Teodorin Obiang. D’autre part, la CIJ a ignoré la loi équato-guinéenne qui autorise les fonctionnaires et hommes politiques, à créer des sociétés pour gagner de l’argent. C’est parfaitement légal en Guinée équatoriale. Teodoring Obiang a créé quelques sociétés, ce qui lui a permis de se constituer une somme confortable. Mais, selon la justice française, il a pillé les caisses de l’Etat avant d’acheter des propriétés luxueuses dans les endroits les plus chers du monde. Seulement la justice française n’a avancé aucune preuve. Que des soupçons !

En réalité, la vérité se trouve ailleurs. La vérité, c’est que, bien que petit pays en taille et en population, la Guinée équatoriale est un coriace sur d’autres plans : elle est l’un des rares pays africains à avoir montré que, avoir le pétrole et le gaz, n’était pas une malédiction. Le président Obiang a construit son pays de manière remarquable au point d’énerver les Occidentaux, qui favorisent le surplace, ou pire, le recul continu des pays africains. Deuxièmement, les sanctions qui frappent Teodorin Obiang le frappent parce que la Guinée équatoriale refuse d’être dans la sphère d’influence française comme les autres pays de la CEMAC. Il y a donc là les éléments qui montrent que la Guinée équatoriale est un contre-modèle, qui ne doit pas pousser les autres pays à faire de même. Ce qui sonnerait le glas de la France comme puissance mondiale et membre permanent du Conseil de sécurité. Car cette place lui est octroyée uniquement grâce à l’influence qu’elle exerce en Afrique.

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