LIBERIA : Une base militaire US sous couvert d’Ebola

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Barack Obama est à la hausse, dans le baromètre, du bimensuel Afrique Education (page 15), pour son engagement, en vue de la destruction du virus Ebola, en Afrique, et dans le monde. Il a demandé, au Congrès, de débloquer 6 milliards de dollars (pas moins), pour l’aider, à enrayer ce virus et le mettre, hors d’état de nuire. Mais l’engagement des Etats-Unis, est devenu suspect, quand le chef de la Maison Blanche a annoncé, que, « à la demande du gouvernement libérien », les Etats-Unis établiront « Un centre de commandement militaire au Liberia ». Il s’agit d’un « Quartier général de commandement de la force conjointe », explique le Commandement Africa des Etats-Unis, dont, l’ « aire de responsabilité » va couvrir tout le continent africain, en dehors de l’Egypte, qui bénéficie d’une aide militaire de 1,5 milliard de dollars, des Etats-Unis, chaque année. Le quartier général du commandement de la force conjointe, aux ordres du général, Darryl Williams, déjà, sur le terrain, au Liberia, disposera, d’au moins, 3.000 militaires américains. A titre de comparaison, le dispositif Barkhane que la France vient d’installer dans la zone sahélo-sahélienne de l’Afrique, est du même acabit. Le Centre de commandement américain disposera, aussi, (en réalité dispose déjà) d’un pont aérien et d’un centre de tri au Sénégal. C’est ce quartier général qui exercera la fonction de « commandement et contrôle » de l’opération internationale anti-Ebola, qui prévoit l’envoi de personnel médical et d’hôpitaux de campagne.

Barack Obama, toujours, avec son visage d’ange ou de petit-frère de Jésus-Christ, réussit, là, où George W. Bush, avait, lamentablement, échoué, pendant son deuxième mandat. En effet, les chefs d’Etat africains, pour une fois, s’étaient mis d’accord, pour refuser l’implantation d’une base militaire US sur le continent africain. A cet effet, la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, avait été, particulièrement, sensibilisée, à ce refus, car, au nom des liens historiques, le Liberia était visé pour abriter cette infrastructure. Ce fut Niet. Et Oncle George Bush fut contraint de poser les valises de ses militaires, à Cologne, en Allemagne. En direction de l’Afrique, les Etats-Unis disposent, également, d’une importante base, à Sigonella, en Sicile (Italie), où a été déployée la Task Force du Corps des Marines, qui, dotée d’avions hybrides Ospreys, envoie, en rotation, des escadrons, en Afrique, notamment, occidentale. On voit, où commence la campagne d’Obama contre le virus Ebola.

En 2014, Ebola, donc, donne la possibilité, au plus souriant des présidents américains de tous les temps, de prendre pied sur la terre de ses ancêtres, sans que personne ne puisse crier au voleur. Un grand artiste, ce Barack !

Mais qu’on n’oublie pas : l’Afrique occidentale où le Pentagone installe son propre quartier général, avec la motivation officielle de lutter contre Ebola, est très riche en matières premières, que raffolent les Chinois, et de plus en plus, les Indiens, les Brésiliens, les Russes, et bien d’autres puissances émergentes comme la Turquie, la Corée du Sud, l’Iran, etc. Le pétrole coule à flot au Nigeria, au Ghana, et, bientôt, en grande quantité, en Côte d’Ivoire, au Niger, au Bénin, en Mauritanie. Il y a des diamants à revendre en Sierra Leone, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Ghana, de l’or au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Ghana (dont l’appellation est Gold Coast, c’est-à-dire, Côte de l’or). On compte, aussi, la bauxite en Guinée, sans oublier les phosphates au Sénégal et au Togo. Les cultures agro-industrielles d’exportation, ne sont pas en reste, comme le café, le cacao, la banane, l’ananas, l’acajou, etc.

Au moment où les nouveaux pays émergents se mettent ensemble à l’instar des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), pour fonctionner, avec autonomie, à l’abri de l’influence nocive des pays ayant instauré l’odieux système de Bretton Woods, l’Afrique, continent vierge, par excellence, où tout, absolument, tout, est à construire, va tirer la croissance mondiale, pendant ce 21e siècle. Il faut, donc, y prendre place, quelle que soit la manière, pour participer au festin qui s’annonce.

On note, aussi, que les intérêts des multinationales américaines et européennes, sont mis en danger par des rébellions (Aqmi, Boko Haram, Ansar Dine, Mujao, Shebab, etc). Il faut, donc, réagir, pour ne pas leur laisser place nette.

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