LIONS INDOMPTABLES : La corruption à la FECAFOOT a encore de beaux jours devant elle

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Les Lions indomptables du Cameroun sont-ils, définitivement, maudits ? Alors qu’on s’attendait à avoir un sélectionneur local à leur tête, comme c’est le cas au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Egypte, en Tunisie, en Algérie, en Afrique du Sud, et dans d’autres grands pays africains de football, la FECAFOOT (Fédération camerounaise de football) vient, une fois de plus, d’imposer un « sorcier blanc ». Contrairement aux deux extra-terrestres néerlandais, Clarence Seedorf et Patrick Kluivert, limogés après la CAN 2019, il s’agit d’un illustre inconnu portugais dont le salaire va, certainement, être partagé avec ceux qui viennent de le mettre à la tête des Lions indomptables. Comme c’est le cas pour tous ses prédécesseurs non locaux. Sans exception.

Finalement, le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, n’est pas un homme courageux. Il a cédé aux lobbys de la FECAFOOT qui ont eu le dernier mot en lui imposant le Portugais, António Conceição da Silva Oliveira. C’est un non-sens total qui montre que la FECAFOOT marche sur la tête et non sur ses deux pieds. Ce monsieur de 57 ans n’avait jusque-là entraîné que des équipes de seconde zone au Portugal, en Roumanie, en Arabie Saoudite et à Chypre. Il ne dispose d’aucune expérience africaine et ne connaît rien de l’Afrique et encore moins du Cameroun. Comme ancien grand joueur, il n’a été sélectionné qu’une seule fois dans le Onze national du Portugal. C’est lui que Mouelle Kombi vient de nommer sélectionneur des Lions indomptables. Le ministre n’a même pas fait honneur à sa plume. Finalement, on se demande pourquoi il a limogé Seedorf si c’était pour tomber aussi bas ? A côté de lui, Artur Jorge, un autre Portugais qui avait entraîné les Lions indomptables après un passage à la tête du PSG, est une foudre des stades.

Convaincus que la main noire qui malmène le football camerounais depuis plusieurs années, continue de sévir, les entraîneurs camerounais n’avaient même pas jugé nécessaires de faire acte de candidature pour diriger leur sélection. Ils savent que cela n’aurait servi à rien. Seul, depuis Paris, Patrick Mboma avait postulé, provoquant une pluie d’appuis de Camerounais dont le plus illustre parmi eux sur le plan du football, à savoir, l’ambassadeur, Roger Milla. Ce dernier, qui n’a pas sa langue dans la poche a dénoncé la corruption qui mine les milieux de la FECAFOOT, avant d’apporter son soutien à Patrick Mboma, en ces termes : « Qui a dit que pour être entraîneur, il faut à tout prix avoir fait une carrière avant ? Michel Platini a été entraîneur de l’équipe de France, il n’avait pas entraîné avant. Alain Giresse également a entraîné les Bleus alors qu’il n’avait jamais entraîné. Donc, je ne vois pas pourquoi on peut insinuer que parce que (Patrick) Mboma n’a pas encore entraîné une équipe, il ne mérite pas les Lions. Ça n’a rien à voir. Je demande à tous les Camerounais qui déposent leurs candidatures d’être des entraîneurs honnêtes, de ne pas céder aux pressions et de ne pas faire des compromis. C’est ça qui tue notre football. Il y en a qui sont tapis dans l’ombre, et qui vont exiger des commissions à l’entraîneur sous prétexte que c’est grâce à eux qu’il a été nommé. Par exemple, si on donne 20 millions de F CFA (30.000 euros) à Mboma, ils demanderaient la moitié, car c’est ainsi qu’ils faisaient avec Clarence Seedorf. Il faut des entraîneurs à l’image de Jean-Paul Akono (vainqueur du championnat olympique avec l’équipe du football du Cameroun en 2000, ndlr) qui n’a jamais accepté ce genre de magouilles », Signé l’ambassadeur Roger Milla, envoyé spécial permanent du président Paul Biya en matière de football.

Sorti de nulle part où il vivait un chômage traumatisant, le Portugais, Toni Conceiçao, sera mangé à la même sauce. C’était le prix de la signature de son contrat. Une partie de son salaire restera entre les dirigeants de la FECAFOOT et du ministère des Sports. S’il gagne (par chance) comme Hugo Broos au Gabon, en 2017, ce sera tant mieux. Sinon, il sera limogé, comme Seedorf l’a été en Egypte, après son probable échec à la CAN 21 au Cameroun. La FECAFOOT portera alors son choix sur un autre mercenaire blanc, avec les mêmes conditions de partage de son salaire. Et ainsi se poursuivra la roue de la corruption avec zéro espoir que cela s’arrêtera un jour.

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