MALI : Vers une souveraineté scientifique et industrielle sur l’intelligence artificielle

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Alors que le monde entier s’interroge encore sur les conséquences de l’intelligence artificielle, et que Sam Altman, l’un des patrons les plus en vue de ce secteur, est actuellement en pleine tournée internationale pour rassurer la communauté internationale, le Mali a décidé de croire en cette technologie de demain.

En effet, le président de la transition, le colonel, Assimi Goita, a, le 7 juin dernier, posé, à Kati (région de Koulikoro), la première pierre du futur Centre de l’intelligence artificielle et de robotique du Mali (CIAR-Mali). Un acte qui traduit toute la conviction des autorités dans le potentiel de développement associé à l’intelligence artificielle.

Avec un coût de construction estimé à 3,3 milliards de F CFA (4,5 millions d’euros), ce projet présente une opportunité sans précédent pour les jeunes Maliens et Africains, qui ambitionnent de jouer un rôle dans la transformation technologique du continent.

Régulièrement taxée de tueuse d’emplois, l’intelligence artificielle peut s’avérer être un véritable début de solutions pour bon nombre de nations africaines confrontées à un fort taux de chômage de leurs jeunes diplômés, qui pourront élargir leur champ de compétences en se formant à cette nouvelle technologie, et intéresser les nouveaux acteurs de ce secteur porteur, ou éventuellement, ouvrir leur propre startup.

Le principal défi pour le Mali, et pour d’autres pays du continent, sera de sécuriser des financements pour soutenir cette transition technologique, ces derniers étant souvent majoritairement dirigés vers la technologie propre aux services financiers (Fintech).

Pour atteindre une souveraineté scientifique et industrielle reposant sur l’intelligence artificielle, le gouvernement malien devra rompre avec la tradition d’insuffisance ou d’inexistence d’investissements publics des dirigeants africains à l’endroit de la technologie et de la jeunesse, le plus souvent, au profit de financements provenant d’autres continents.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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