MAROC : L’UE veut-elle tordre le cou aux Accords de pêche ?

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Malgré un alignement presque qualifiable de moutonnier des pays occidentaux sur la souveraineté revendiquée du Maroc sur le Sahara occidental, l’Union européenne (UE) reste bloquée par sa propre Cour de justice (CJUE) sur les Accords de pêche passés avec le Royaume marocain.  Interdit d’importer les ressources halieutiques issues des eaux sahraouies, sous un label marocain, le Bloc des 27 envisage de préciser leur provenance, dans l’espoir que cela permette de contourner la décision de la CJUE. Un acte de compromission qui choque.

Sous Ursula von der Leyen, la Commission européenne est devenue une organisation prête à tout pour remplir ses desseins. L’idée de tordre les règles pour les beaux yeux du Maroc étant le dernier exemple en date (sur notre photo, signature de l’accord à Rabat). En effet, Ursula von der Leyen aurait prévu de soustraire sa nouvelle initiative au contrôle du Parlement européen. Visiblement, les deux hautes instances européennes ne sont plus sur la même longueur d’ondes, Bruxelles faisant tout pour empêcher à Strasbourg de faire son travail de garant de la conformité, depuis l’avènement du Covid-19. 

Même si la confrontation entre le Maroc et le Sahara occidental est comparable à celle de David contre Goliath dans la bible, les Sahraouis disposent encore de quelques soutiens, qui sont déterminés à défendre leur droit à l’autodétermination, conformément au droit international. La plus Haute cour de justice de l’UE ayant donné 12 mois à Bruxelles pour se conformer à son verdict d’octobre 2024. Ce délai expirant ce mois, Ursula von der Leyen et ses conseillers ont réfléchi à comment repousser l’échéance, ce qui explique leur récente démarche. 

La présidente de l’UE excelle dans ce genre de procédés, puisqu’elle parvient à faire tourner en rond les autorités belges depuis l’ouverture de l’enquête sur le Pfizergate, il y a quelques années. Même s’il faut préciser que la justice belge n’a pas l’air très pressée d’en finir avec ce dossier. C’est la même chose que von der Leyen tente de faire pour le compte du Maroc, sauf qu’ici l’issue ne sera jamais en faveur du Royaume chérifien. Le blocage de la CJUE ne se limite pas qu’aux poissons, mais s’étend aussi aux produits végétaux issus des terres sahraouies. 

Le premier ministre marocain, Aziz Akhannouch, avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, en présence du ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains de l’étranger, Nasser Bourita, se retrouvent pour parler pêche et agriculture.

Le Maroc a indiqué à tous les gouvernements, qu’il a démarchés pour leur appui dans cette affaire, que sa souveraineté sur le Sahara occidental est non-négociable. Connaissant le jusqu’au boutisme de la Commission européenne, il sera intéressant de suivre de près ses prochaines actions. Sera-ce la fin de l’Etat de droit dans l’UE qui aura ignoré le verdict de la CJUE ? Ou l’UE suivra-t-elle la voie de la raison en reconnaissant enfin le droit à l’autodétermination des peuples sahraouis ? Avec Ursula von der Leyen aux commandes, la seconde option est inimaginable.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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