Une déclaration pour le moins troublante a marqué la récente séance de la Chambre des représentants. Le député, Ahmed Touizi, membre du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), a affirmé que de la farine subventionnée serait produite à partir de papier moulu, permettant à certains acteurs de profiter indûment du système de soutien public. Selon lui, ces subventions représenteraient près de 16 milliards de dirhams sur la période 2022–2024. Le parlementaire a réclamé l’ouverture d’une enquête officielle afin de vérifier ces allégations et d’en identifier les responsables, le cas échéant.
Une déclaration choc qui suscite l’indignation
Les propos du député ont provoqué un vif émoi au sein de l’hémicycle et sur les réseaux sociaux. Dans un contexte marqué par la cherté de la vie, toute suspicion de fraude touchant un produit de base comme la farine atteint directement la confiance des citoyens et la crédibilité des institutions publiques.
A ce jour, aucune autorité officielle – ni le ministère de l’Agriculture, ni celui de l’Economie, ni le Parquet – n’a confirmé ni infirmé l’existence de farine contenant du papier. Les médias ayant relayé l’intervention de M. Touizi (notre photo), précisent que ces accusations demeurent à ce stade des déclarations parlementaires, en attente de vérifications formelles.
Un secteur sous tension
Le programme de la farine nationale subventionnée, destiné à soutenir les ménages les plus modestes, fait régulièrement l’objet de critiques. Plusieurs rapports et acteurs du secteur ont déjà dénoncé des irrégularités : Détournement de quotas, bénéficiaires fictifs ou distribution opaque. En 2023, la Fédération marocaine des boulangeries et pâtisseries avait appelé à plus de transparence et à une enquête indépendante sur la gestion de ces subventions publiques.
Transparence et responsabilité : Les clés de la confiance
Si les allégations de M. Touizi se confirmaient, elles révéleraient un dysfonctionnement grave susceptible d’avoir des conséquences sanitaires et économiques majeures. Dans le cas contraire, une clarification rapide permettrait de rétablir la vérité et de protéger la réputation d’un secteur vital pour la sécurité alimentaire du pays. Dans tous les cas, cette affaire souligne la nécessité d’un contrôle rigoureux et d’une communication transparente sur l’utilisation des fonds publics.

Une question de valeurs et de gouvernance
Au-delà des faits, ce débat remet au premier plan la question de l’éthique dans la gestion publique. L’application égale de la loi, la reddition des comptes et la lutte contre l’impunité constituent des conditions essentielles à toute démocratie solide. Pour que la confiance des citoyens perdure, les institutions doivent garantir que nul n’est au-dessus de la loi et que chaque dirham de l’argent public est utilisé dans l’intérêt général.
En résumé, les propos du député, Ahmed Touizi, appellent à une réponse claire des autorités compétentes. Une enquête indépendante et transparente s’impose désormais pour établir la vérité et préserver la crédibilité d’un secteur stratégique pour le pays.
Par Dr Lahcen Benchama.
Sources vérifiées
• Le360 – Déclaration d’Ahmed Touizi, PAM (26 octobre 2025)
• Les Eco – Subventions à la farine : Une filière sous tension
• Le Matin – Appel des boulangers à une enquête sur la farine subventionnée (2023)





