MIGRANTS : Les jeunes Africains (sans avenir ni perspective chez eux) ont-ils raison de tenter leur chance en Europe ?

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« Nous avons eu beaucoup d’offres de réinstallation » de réfugiés par « beaucoup de pays européens », mais « ce qui m’inquiète, c’est la mise en oeuvre des départs qui est trop lente », a déploré Filippo Grandi lors d’une conférence de presse à Niamey, à l’occasion de la journée mondiale du réfugié.
Le Haut Commissaire de l’ONU aux réfugiés (HCR), Filippo Grandi, a demandé, mercredi, 20 juin, aux pays européens d’accélérer les procédures de départs des pays de transit des réfugiés qu’ils ont décidé d’accueillir sur leur sol. Cet appel pressant a été lancé depuis le Niger, pays où la France a installé des « hot spots » gérés par ses services de l’OFPRA. De manière générale, il est demandé aux pays européens de ne pas se fermer à la grande misère et l’extrême pauvreté qui sévissent dans les pays africains où des politiques françafricaines, responsables du maintien des pouvoirs corrompus et extravertis à la tête de certains pays d’Afrique dont la mal-gouvernance est patente, font qu’aucun avenir n’est assuré à ces milliers de jeunes, qui préfèrent mourir dans la Méditerranée au lieu de mourir dans leur pays, pourtant, au sous-sol très riche, que pillent allègrement les multinationales occidentales sans foi ni loi, sous l’oeil complice et paternaliste de certaines ex-puissances coloniales européennes. Fermer les yeux devant une telle cruauté et préférer ériger des barrières pour que ces jeunes Africains victimes de cette mal-politique (Europe-Afrique), ne se rendent pas en Europe où ils espèrent avoir leur salut, est une forme de « non assistance à personnes en danger » de mort. Oui, les jeunes Africains ont raison de se rendre en masse (au péril de leur vie) dans les pays d’Europe où ils escomptent un semblant de bien-être. Ca suffit comme ça l’hypocrisie des dirigeants françafricains d’Europe !

Filippo Grandi est arrivé au Niger, mardi, 19 juin, en provenance de Libye, d’où il a ramené des groupes de réfugiés bloqués dans ce pays.

« J’attends des pays de réinstallation (d’Europe) que les procédures soient plus rapides, plus efficaces, plus fréquentes », a-t-il exhorté.

Il a salué l’accord entre le HCR et le Niger pour qu’il serve de pays de « transit » aux personnes réfugiées « vulnérables » et vivant surtout dans des camps de « détention » libyens.

Mais « il faut que ces gens partent du Niger » afin qu’ils n’y « restent pas trop longtemps », a-t-il expliqué. Or, « en six mois » seules « 200 personnes » sont parties du Niger, alors que « 1.200 » autres viennent à peine d’arriver de Libye, a-t-il illustré.

Les Européens invoquent « la nécessité de renforcer la vigilance le long des côtes libyennes » et « c’est leur droit », mais dans ce cas, « inévitablement, des gens se trouveront dans des situations très difficiles en Libye », a-t-il prévenu.

Les dirigeants de dix pays européens vont se réunir, dimanche, 24 juin, à Bruxelles, pour plancher sur des « solutions européennes » au défi migratoire, dont un durcissement des obligations imposées aux demandeurs d’asile pour apaiser les tensions entre Etats membres.

Que penser de cette énème réunion européenne sur l’immigration ? Une fois de plus, ce dimanche, les dirigeants européens, tourneront, volontairement, autour du pot et éviteront de poser les questions qui fâchent, à savoir, les raisons (réelles) de ces départs massifs de jeunes Africains vers l’Europe. On comprend les raisons du refus de certains pays de l’Europe de l’Est (comme la Pologne) de refuser les réfugiés africains. Il faut que les pays de l’Union européenne, responsables de cette situation, puissent assumer leurs mauvaises politiques passées et actuelles car leurs mauvaises pratiques continuent et s’accentuent même en Afrique.

Pour parler, clairement, un pays comme la France doit assumer, pleinement, sa politique françafricaine en Afrique (politique que les Africains condamnent) et toutes les conséquences qui en découlent, en ne cherchant pas à la partager avec ceux (comme la Pologne) qui n’en veulent pas (Emmanuel Macron reçoit Filippo Grandi le 10 octobre 2017 à l’Elysée).

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