NECROLOGIE : Décès de Federico Mayor l’ancien directeur général de l’UNESCO

Date

Federico Mayor, ancien directeur général de l’UNESCO, de 1987 à 1999, est décédé, jeudi, 19 décembre, en Espagne. Je salue, personnellement, un grand ami de la revue Afrique Education, une de ses lectures qu’il affectionnait au nom de son amour pour l’Afrique.

« La grande famille de l’UNESCO pleure Federico Mayor, directeur général de l’UNESCO de 1987 à 1999. Scientifique, diplomate et poète, il s’était donné pour priorité la culture de la paix, orientant l’action de notre Organisation en faveur de l’éducation aux droits de l’homme et de la prévention des conflits.  J’adresse mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches », déclare Audrey Azoulay, directrice générale actuelle de l’UNESCO.

Né à Barcelone le 26 janvier 1934, Federico Mayor Zaragoza a débuté sa carrière en tant que professeur de biochimie à la Faculté de pharmacie de l’Université de Grenade (1963), dont il deviendra le recteur cinq ans plus tard. Spécialiste du métabolisme cérébral et de la pathologie moléculaire du nouveau-né, il poursuivra sa carrière de biochimiste à l’Université autonome de Madrid. Il occupera, ensuite, la fonction de conseiller national pour l’éducation (1969-1972) et de sous-secrétaire d’Etat à l’Education et à la Science (1974-1975).

Il rejoint l’UNESCO en 1978 en tant que directeur général-adjoint, avant de devenir le directeur général de l’Organisation en 1987. Il est réélu pour un second mandat en 1993. L’UNESCO lui doit la création du programme « Culture de la paix » qui se traduira par de nombreuses actions en faveur de l’éducation aux droits de l’homme, de la prévention des conflits et de la défense de la diversité culturelle – qu’il mettra une énergie inlassable à promouvoir.

Dans une interview à la revue Afrique Education, en 1998, il admit son amour pour le continent africain et ajouta qu’il était embêté que l’Afrique ne soit pas libre. Cette situation l’avait encouragé à créer, en 1989, le Programme « Priorité Afrique » dont il confia la direction au Togolais, Eric Armerding, un proche du président de Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny.

La même année en 1989, il créa le Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix par une résolution parrainée par 120 pays et adoptée par la 25e session de la Conférence générale de l’UNESCO.

Entre le Programme « Priorité Afrique » et la revue Afrique Education, la relation devint toute naturelle, grâce notamment, à son dynamique conseiller spécial chargé de l’enseignement supérieur, l’ancien président de l’Université de Paris 1-Sorbonne, le mathématicien français, Georges Haddad, qui présenta, pour la première fois, la revue Afrique Education à Federico Mayor avant d’en tomber amoureux. Ce dernier adopta, immédiatement, cette revue et lui octroya même une subvention de 20.000 dollars à titre d’encouragement, en pleine crise financière de l’organisation. L’amour du geste était plus important que le montant. A Afrique Education, nous gardons un bon souvenir de Federico Mayor. Ce sera toujours le cas maintenant qu’il n’est plus de ce monde.

Prix Félix Houphouët-Boigny 1998 parrainé par les présidents du Sénégal Abdou Diouf et de Côte d’Ivoire Henri Konan Bédié. Lauréats : G. Mitchell et S/ Hasina.

En 2000, après son retour en Espagne, Federico Mayor créa la « Fundación Cultura de Paz » (Fondation pour une culture de paix) afin de poursuivre son travail de promotion du dialogue et de la tolérance. Hommes de lettres, il est aussi l’auteur de sept recueils de poésie.

Afrique Education adresse ses condoléances très attristées à sa famille et prie le Très Haut pour qu’il l’accueille à ses côtés.

Professeur Paul TEDGA

est docteur des facultés françaises de droit et d’économie (1988)

Auteur de sept ouvrages

Fondateur en France de la revue Afrique Education (1993).

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier