NEGOCIATIONS DE PAIX : D’abord le Soudan, ensuite la Libye avant l’Ukraine (en toute logique)

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Depuis quelques jours, le gouvernement sud-africain publie des communiqués qui prépareraient la visite d’une délégation de quelques chefs d’Etat africains à Kiev et à Moscou, pour rencontrer et discuter avec les présidents, Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. La présidence sud-africaine travaillerait ce dossier en collaboration avec la Fondation de Brazzaville. Si les présidents africains manifestent leur volonté de contribuer à la paix quelque part, on peut être étonné qu’ils privilégient l’Ukraine où on note un trop-plein de pays impliqués dans ce conflit et négligent la situation au Soudan qui demanderait beaucoup plus d’attention. Est-ce de la simple gesticulation quand on sait que les pays africains n’ont aucun poids dans ce dossier alors que la situation au Soudan (sur notre photo, c’est sauve qui peut) et en Libye exigerait qu’ils s’en occupent au premier chef ? D’autant plus qu’elle est très préoccupante du fait que la communauté dite internationale s’en détourne, privilégiant, justement, la guerre entre la Russie et l’Ukraine. La Libye, par exemple, ne se remet pas de sa déstabilisation provoquée par l’assassinat par les mêmes Occidentaux de son leader, Mu’ammar al Kadhafi. Au lieu de s’en occuper – sérieusement – comme les Occidentaux s’occupent de l’Ukraine, on ne comprend pas l’action des chefs d’Etat africains à vouloir s’intéresser au problème des Ukrainiens alors que l’urgence pour l’Afrique, c’est le Soudan et la Libye. Comprenne donc qui pourra !

A l’ouverture du 32e sommet de la Ligue arabe dans la ville saoudienne de Djeddah, vendredi, 19 mai, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a fait montre de changer de fusil d’épaule : « Nous applaudissons les efforts appliqués par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis afin d’introduire une trêve au Soudan. Nous appelons à mettre en œuvre une équipe internationale chargée d’établir la paix et la stabilité au Soudan », a-t-il annoncé. Il indique que « l’aventure de violence au Soudan présente un risque de fragmentation pour toute la région ». En cela, il est persuadé que la crise sera résolue de manière non militaire.

La situation au Soudan s’est dégradée à la suite de désaccords entre le commandant de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui dirige également le Conseil souverain (la structure dirigeante du pays), et le chef des Forces de soutien rapide (FSR), le général, Mohamed Hamdan Dogolo (Hemeti), son adjoint au Conseil. Depuis, près d’un millions de personnes se sont déplacées dont la quasi-totalité des étrangers qui ont été rapatriées. La situation au Soudan est non seulement violente mais tout aussi urgente que celle qui prévaut en Ukraine où l’attention de certains chefs d’Etat africains semble plus marquée. A tort !

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