OBSEQUES DE JACQUES CHIRAC A PARIS : Denis Sassou-Nguesso et Faure Gnassingbé présents

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La cérémonie d’hommage à Jacques Chirac, décédé, le 26 septembre, aura lieu, lundi, 30 septembre, à Paris, suivie d’une inhumation, dans l’après-midi, en cercle privé restreint, au cimetière de Montparnasse. Si une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement, a, d’ores et déjà, annoncé sa présence, côté Afrique, les présidents du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso, grand « ami personnel » de l’illustre défunt, et du Togo, Faure Gnassingbé, assisteront bien à ces obsèques.

Le Congolais, Denis-Sassou-Nguesso et le Togolais, Faure Gnassingbé (sur notre photo avec Jacques Chirac à l’Elysée), vont braver le mauvais temps qu’il fait à Paris, ces dernières heures, pour honorer la mémoire de leur parent parti pour l’éternité. Parlant de Denis Sassou-Nguesso, par exemple, Jacques Chirac était pour lui plus qu’un ami, un frère au sens plein du terme. Le président congolais fera d’ailleurs carton plein, avec la présence de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, qui assistera, à ses côtés, à la cérémonie. Il a dû abandonner les Assemblées Générales des Nations-Unies, à New York, pour venir s’incliner sur le cercueil de l’illustre disparu.

Autre présence à signaler au niveau de la symbolique : l’ancien président de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié, qui avait quitté Paris, mardi, 24 septembre, et qui entretenait des relations profondes avec Jacques Chirac, se fera représenter par son épouse, Henriette Konan Bédié, arrivée, à Paris, ce matin, en provenance d’Abidjan.

Cela dit, les relations entre Jacques Chirac et Denis Sassou-Nguesso parlaient d’elles-mêmes.

C’est en effet, l’ancien président français qui avait favorisé le retour au pouvoir de Denis Sassou-Nguesso. Par les armes. Les miliciens de ce dernier (Les Cobras) n’arrivant pas à avoir le dessus sur ceux de ses rivaux Lissouba et Kolelas (Ninja, Cocoyes et autres), Jacques Chirac avait demandé à son homologue angolais, José Eduardo dos Santos de faire intervenir son aviation composée, essentiellement, de Mig soviétiques qui vinrent bombarder les quartiers Sud de Brazzaville. Plusieurs dizaines de milliers de Brazzavillois des dits quartiers Sud de Brazzaville se retrouvèrent dans les forêts du Pool, afin de fuir les exactions, l’aviation du président angolais ayant permis aux Cobras de Denis Sassou-Nguesso, de prendre, clairement, le dessus sur les miliciens de Lissouba et de Kolelas. Pour ces derniers, la seule issue fut l’exil qui les conduisit, au Gabon, au Bénin, au Togo, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali, au Ghana, en Grande Bretagne, puis, en France.

Alors que Denis Sassou-Nguesso était arrivé au pouvoir de la manière qu’on sait en octobre 1997, il surprit les francophones en participant, pleinement, au Sommet de la francophonie, à Hanoi, au Vietnam, le même mois d’octobre 1997. A quelques jours d’intervalle. Sa forte délégation composée, entre autres, du chef de la diplomatie, Rodolphe Adada, de l’ambassadeur en France, Henri Lopès, du conseiller en communication (aujourd’hui ministre des Affaires étrangères), Jean-Claude Gakosso, qui avait voyagé à bord du Boeing 747 d’Air Gabon (Le Perroquet Vert), en compagnie du patriarche Ondimba, de son épouse, Dr Edith Lucie Ondimba, et de sa délégation, fut une (très) grande impression à Hanoi, en se comportant sans complexe. Selon nos informations (car Afrique Education était sur place à Hanoi), c’est Jacques Chirac qui avait demandé au président vietnamien d’accepter la participation du président (putschiste) pour vite favoriser son intégration dans le cercle des dirigeants mondiaux. Lors d’un huis clos, particulièrement, chaud, c’est, encore, Jacques Chirac qui prit la défense du président congolais quand le président du Mali, Alpha Oumar Konaré, critiqua, vertement, sévèrement, la façon dont il s’était emparé du pouvoir en écartant un président démocratiquement élu. Jacques Chirac arriva à calmer Alpha Oumar Konaré en demandant de laisser Denis Sassou-Nguesso tranquille.

En attendant que d’autres chefs d’Etat ou anciens chefs d’Etat africains annoncent leur arrivée à Paris, plusieurs de leurs homologues occidentaux et orientaux seront présents : les présidents russe, Vladimir Poutine et italien, Sergio Mattarella, ainsi que, les premiers ministres libanais, Saad Hariri, et hongrois, Viktor Orban. Considéré comme le fils adoptif sur le plan politique de Jacques Chirac, Saad Hariri dont le père fut un très grand ami de Jacques Chirac, avait gardé d’excellentes relations avec lui.

Dès vendredi, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le premier ministre belge, Charles Michel, ont annoncé leur présence. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a, lui aussi, annoncé sa venue. Plusieurs ex-dirigeants du temps de Jacques Chirac feront, aussi, le déplacement. C’est le cas de l’ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder, l’ancien premier ministre espagnol, Jose Luis Rodriguez Zapatero, et l’ancien président sénégalais, Abdou Diouf, qui doit son accession au poste de secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, au Sommet de Beyrouth, en 2002, à Jacques Chirac. Selon les informations recueillies sur place, à Beyrouth, (Afrique Education y était également), le président français avait dû peser de tout son poids pour que son ami personnel, Abdou Diouf, puisse remplacer son autre ami personnel, l’Egyptien, Boutros Boutros-Ghali, malgré la grande hostilité du Groupe Afrique au sein de l’OIF que dirigeait de main de maître le regretté patriarche Ondimba dont le candidat avait pour nom, le Congolais, Henri Lopès. Henri Lopès, assurément, un très bon candidat à ce poste ! Malheureusement, Jacques Chirac n’aimait pas entendre parler de lui. On ne saura sans doute jamais pourquoi.

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