Voilà au moins un sujet qui unit les pays du Maghreb, et singulièrement, les Algériens dont certains soutiennent le pouvoir en place tandis que d’autres manifestent pour le départ d’Abdelaziz Bouteflika et de tout le système en place. L’unité politique tant recherchée et jamais trouvée au sein de l’Union du Maghreb arabe (UMA), se manifeste, aujourd’hui, sur le plan culturel, et plus précisément, de la gastronomie, à propos du « couscous », communément, appelé « couscous algérien ». Et si les merveilles de la table pouvaient unir les hommes ?
En effet, l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie ont déposé, ensemble, vendredi, 29 mars, auprès de l’Unesco, à Paris, une demande d’inscription du couscous, spécialité culinaire d’Afrique du Nord, sur la liste représentative du patrimoine immatériel.
Intitulé « Savoirs, savoir-faire et pratiques liés à la production et à la consommation du couscous », ce dossier est le « résultat d’un travail de plusieurs mois mené par des experts », souligne Maghreb Arabe Presse (MAP), l’agence marocaine de presse.
La candidature de ce plat emblématique du Maghreb doit être examinée par le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, qui tiendra sa prochaine session, en décembre, à Bogota (Colombie).
« C’est la première fois que quatre pays du Maghreb unissent leurs efforts pour déposer un dossier commun », s’est félicitée, par ailleurs, l’ambassadrice du Maroc à l’Unesco, Zohour Alaoui, alors que la consolidation des relations entre pays maghrébins, est minée par les relations tendues entre le Maroc et l’Algérie.
« Le couscous ferment de l’unité maghrébine. Vive le Maghreb #Tunisie #Maghreb #Couscous », a, pour sa part, renchéri dans un tweet l’ambassadeur tunisien à l’Unesco, Ghazi Gherairi.
Des experts des pays du Maghreb avaient annoncé, en janvier 2018, se pencher sur le projet « commun » d’une candidature du couscous pour son inscription sur la Liste représentative du patrimoine immatériel de l’Unesco.
Algérie, Maroc et Tunisie revendiquaient, jusque-là, chacun, être le berceau de ce plat à base de semoule ou de blé dur, accompagné de légumes, d’épices, de viande ou de poulet. Et en septembre 2016, l’annonce par l’Algérie de son intention de faire inscrire le couscous au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco avait suscité l’ire du voisin marocain, grand rival politique, diplomatique et culturel.
Spécialité d’Afrique du Nord, ce plat servi généralement le vendredi a vu sa renommée dépasser les frontières du Maghreb.
Apporté en France au début du XXe siècle par les premiers travailleurs venus d’Algérie, puis, par les pieds-Noirs à l’indépendance de l’Algérie en 1962, le couscous est, notamment, devenu l’un des plats préférés des Français, selon plusieurs études (notre photo).