Lors de la table ronde d’investissement organisée, du 13 au 15 septembre, à Casablanca, au Maroc, le gouvernement centrafricain a réussi à obtenir des promesses de financement de 9 milliards de dollars, soit, près de 5.000 milliards de F CFA, pour son PND (Plan national de développement) 2024-2028.
Le pays est donc à un tournant décisif de son histoire. Longtemps connu pour les mauvaises raisons, il est en passe d’entrer dans une ère, qui pourrait correspondre à sa profonde transformation socio-économique, et faire de lui l’une des locomotives de l’Afrique centrale. C’est ce qui ressort de la mobilisation générale observée, à la demande du chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra (notre photo), dans le cadre du Plan national de développement (PND) 2024-2028.
Depuis le 10 juillet 2025, les principaux groupes armés centrafricains, tels que Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R) et Union pour la paix en Centrafrique (UPC), n’opèrent plus, du fait de leur dissolution. En échange de la promesse de se voir intégrer dans la gestion publique de la nation, ils ont accepté de déposer les armes face au régime de Bangui, mettant ainsi fin à l’instabilité et aux violences qui ont caractérisé le pays pendant de très longues années.
La stabilité étant un prérequis au climat des affaires, les autorités centrafricaines se sont, aussitôt, attelées à l’exécution du PND 2024-2028, puisqu’elles ont annoncé, mi-août, la réception d’un financement de 50 milliards de F CFA provenant des Emirats arabes unis, pour le lancement de la construction de la centrale solaire de Sakaï 2. Pour cette initiative, le président centrafricain était, personnellement, à la manœuvre, à l’image de son voyage du 6 mars dernier à Abu Dhabi.
Anticipant une résolution à venir des conflits internes, Faustin-Archange Touadéra avait, à cette date, paraphé une série d’accords bilatéraux avec son homologue émirati, Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, en particulier, celui relatif au renforcement de l’approvisionnement électrique. Avec une demande nationale de 250 MW, l’homme fort de Bangui aura sollicité et sécurisé des fonds chinois en 2023 (Sakaï) et émirati (Sakaï 2), pour couvrir plus de la moitié de ladite demande.
Les préoccupations liées aux domaines de la sécurité intérieure et de l’énergie ayant été adressées en premier lieu, en raison de leur sensibilité évidente, Faustin-Archange Touadéra s’est, ensuite, tourné vers le roi du Maroc, Mohammed VI, afin qu’il l’aide à lever des fonds auprès de partenaires étrangers pour financer son PND 2024-2028. Sur les 12 milliards de dollars d’investissement visés, 9 ont été promis à l’Etat centrafricain. Un joli pactole que celui-ci espère vite toucher. Avec cette manne financière, il pourra développer le pays dans la paix.

Il est facile de deviner ce à quoi servira cet argent, surtout, du point de vue du financement des infrastructures. D’une part, certaines seront reconstruites dans les zones ravagées par les tensions passées. D’autres seront construites, telles que le réseau de distribution électrique, dont la taille devrait augmenter suite à l’accroissement de l’offre nationale en électricité, et qui, par ricochet, fera évoluer le taux d’électrification des populations centrafricaines, au-dessus des 17% actuels.
Sous Faustin-Archange Touadéra, la Centrafrique est appelée à changer complètement de visage. Finie la marginalisation sur tous les plans et l’étiquette propre aux pays dépendant uniquement de l’aide humanitaire que certains lui collaient. Avec le PND 2024-2028 et les financements y afférents déjà négociés, le président centrafricain montre qu’il est capable de développer son pays, et que sa vision est, suffisamment, crédible pour mériter d’être encouragée par tous.