PRESIDENTIELLE 2026 EN OUGANDA : Vers la fin de la duplicité de Yoweri Museveni envers Félix Tshisekedi ?

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Yoweri Museveni participera aux élections présidentielles de 2026 en Ouganda. Bien que sa candidature ait été acquise depuis la fin de l’année dernière, elle est devenue officielle depuis l’annonce par la Commission électorale de son dépôt par l’ex-guérillero. Un temps pressenti pour briguer la magistrature suprême, son fils, le général, Muhoozi Kainerugaba, devra encore patienter avant de se voir offrir l’opportunité de prendre la relève. Malheureux participant en 2021, Bobi Wine, le principal opposant, ne se fait pas trop d’illusions sur l’issue de ce scrutin.

Si du haut de ses 81 balais, et malgré une mainmise totale sur le pouvoir depuis 1986, le président, Yoweri Museveni (sur notre photo en campagne), cherche toujours à se maintinir en poste, c’est principalement à cause de l’entrée à venir de l’Ouganda dans le club fermé des pays producteurs de pétrole. En effet, les recettes pétrolières qui s’ensuivront seront d’une grande utilité pour son gouvernement, lourdement endetté auprès des bailleurs de fonds internationaux, et, par conséquent, limité dans l’exécution de son budget national, notamment, à cause du paiement des intérêts. 

Depuis l’été 2024, Museveni a plaidé à de nombreuses reprises pour un allègement de la dette africaine détenue par les Occidentaux, soutenant qu’il est impossible au continent africain de se développer dans les circonstances actuelles, faisant référence aux insoutenables taux d’endettement des Etats et au coût de financement prohibitif auquel ils sont confrontés sur les marchés internationaux. Les agences de notation, Fitch, Standard & Poors, et Moody’s ayant une grosse part de responsabilité dans cette situation.

Les liens amicaux entre Félix Tshisekedi et Yoweri Museveni ne valent qu’une poignée de main et pas encore une embrassade.

En dehors de l’anticipation du boom économique résultant de la manne pétrolière dont bénéficiera son pays, le dirigeant ougandais a évoqué l’insécurité comme autre motif justifiant l’extension de son bail de président. Alors que du côté de la RDCongo, on attendait plutôt qu’il s’engage à ne plus aider (discrètement) son frère d’armes, Paul Kagame, à piller les ressources minières du Nord-Kivu. Les recettes liées à cette manne pétrolière devant suffisamment garnir les coffres du Trésor ougandais pour inciter la fin de la duplicité de Kampala envers Kinshasa.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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