PRESIDENTIELLE A MADAGASCAR : Présentation du futur chef d’Etat

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Trente-six candidats sont en lice pour le premier tour de la présidentielle à Madagascar, mercredi, 7 novembre, mais, la bataille se joue, avant tout, entre trois favoris, tous, anciens présidents de la Grande Ile. Il y a de fortes chances que le prochain président de la République sorte de ce trio magique.

Ravalomanana le multi-millionnaire (en dollars) qui tente le « come back »

Marc Ravalomanana, 68 ans, n’a, toujours, pas digéré son éviction du pouvoir, en 2009, et entend bien prendre, cette année, sa revanche dans les urnes.

Cet ancien livreur de lait a bâti sa notoriété dans les affaires en créant à partir du yaourt Tiko un empire agroalimentaire.

Le « self-made man », qui fait partie des plus grosses fortunes de Madagascar selon le magazine américain Forbes, a fait une entrée fracassante en politique en décrochant, en 1999, la mairie de la capitale.

Deux ans plus tard, il arrache la présidence au sortant, Didier Ratsiraka, à l’issue d’une élection contestée dont il force l’issue au prix de violentes manifestations de rue.

En 2006, il est réélu dès le premier tour, après avoir obtenu un effacement de la dette de Madagascar.

Mais, pendant que ses partisans vantent son efficacité, ses détracteurs dénoncent sa dérive autoritaire. Des critiques qui virent à l’épreuve de force.

Le 7 février 2009, sa garde présidentielle réprime dans le sang une marche vers le palais présidentiel des partisans du jeune maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina.

Lâché par l’armée, Marc Ravalomanana cède le pouvoir à un directoire militaire, qui finit par le remettre à son rival, Andry Rajoelina.

Il est contraint à l’exil jusqu’en 2014.

Interrogé sur sa réaction si Andry Rajoelina venait à remporter la présidentielle cette année, il a répondu : « J’accepterai ma défaite mais à condition qu’il n’y ait eu ni corruption ni trucage ». On peut donc dire que ça promet…

Andry Rajoelina le retour de « TGV »

Surnommé « TGV » pour son côté fonceur, Andry Rajoelina, aujourd’hui, âgé juste de 44 ans, est apparu sur la scène politique en 2007.

Connu pour ses seules activités d’organisateur de soirées en vue dans la capitale, ce qui lui valu d’être baptisé « disc jockey », le jeune patron de sociétés publicitaires crée la surprise en étant élu maire d’Antananarivo.

Grâce à un sens aigu de la communication et le soutien de sa radiotélévision, Viva, le maire s’impose, en quelques semaines, comme le meneur de l’opposition au président Ravalomanana.

Ses partisans défient, ouvertement, le régime dans la rue et finissent, avec le soutien implicite des militaires, par chasser le chef de l’Etat en 2009.

Cela dit, Andry Rajoelina se défend d’être arrivé au pouvoir par un coup d’état militaire : « C’était un soulèvement populaire. Le seul regret que j’ai, c’est que je n’étais pas préparé pour diriger le pays », concède-t-il.

Président non-élu, le quadragénaire élégant au visage poupin peine à rassembler pour sortir le pays de la crise. Ses adversaires lui reprochent « de fermer les yeux » sur le pillage des ressources naturelles.

Sous la pression de la communauté internationale, il ne se présente pas à la présidentielle de 2013.

Dans son ouvrage, « Par Amour de la patrie », paru cette année, il cite parmi ses modèles l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, l’ex-dirigeant libyen, Mu’ammar Kadhafi ou, encore, le pape François.Ce qui prouve qu’il a le sens de la synthèse car c’est Nicolas Sarkozy qui fut le chef de file de la coalition qui mit un terme au régime de Mu’ammar al Kadhafi.

Hery Rajaonarimampianina l’économiste-poète

Fidèle à sa réserve, Hery Rajaonarimampianina, 60 ans, mardi, 6 novembre, est le candidat le plus discret des trois favoris.

Lors de son accession au pouvoir après la présidentielle de 2013, cet économiste, expert-comptable de formation et poète à ses heures perdues, comptait incarner une nouvelle voie après des années de crise politique.

Sa présidence (2014-2018) n’a, cependant, pas échappé à l’instabilité. Il a survécu à deux tentatives de destitution et à une fronde populaire qui a fait deux morts.

Avant de diriger Madagascar, il a occupé le poste de ministre des Finances d’Andry Rajoelina (2009-2014) avec qui il s’est brouillé pendant sa présidence.

A ce ministère, il a réussi à gérer tant bien que mal les finances publiques d’un régime privé de l’aide internationale. Il est aussi parvenu à maintenir la stabilité de la monnaie nationale.

Mais, selon ses détracteurs, il a, également, fermé les yeux sur divers trafics – bois de rose et pierres précieuses notamment – dont était accusé l’entourage de M. Rajoelina.

Pour la présidentielle de 2013, ce quasi-inconnu du grand public avait profité de l’interdiction faite à MM. Ravalomanana et Rajoelina de se présenter.

Une fois élu, il a surpris en attendant deux mois pour former un gouvernement… après avoir lancé un appel public à candidatures pour pourvoir les ministères.

En poste, il a joué les « VRP » et s’est attelé à faire revenir les bailleurs de fonds, qui sont, toutefois, restés prudents.

Il a démissionné le 7 septembre, pour se conformer à la constitution, afin de briguer un nouveau mandat.

Avec AFP

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