PRESIDENTIELLE AU CONGO-BRAZZAVILLE : Claudine Munari candidate pour changer les choses

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En voilà une qui va nous faire changer du ronron, traditionnellement, masculin auquel les Congolais et les Congolaises, ont, jusqu’ici, eu droit, depuis la valse de présentation des candidats à la succession de Denis Sassou Nguesso. Ceux ou celles qui espéraient l’avoir comme prétendante à l’accession à la magistrature suprême, ne seront pas déçus. Dans le numéro 433 du 15 au 29 février d’Afrique Education, en vente, dès samedi, 13 février, chez les marchands de journaux, l’ancienne ministre du Commerce et des Approvisionnements de Denis Sassou Nguesso et ancienne ministre directrice de cabinet du professeur, Pascal Lissouba, déclare : « Je suis candidate » à l’élection présidentielle du 20 mars 2016. Et d’ajouter à ceux qui sont devenus sceptiques au point de douter d’eux-mêmes et de leur beau pays : « Un autre Congo est possible ». Comment ? C’est tout l’intérêt de lire Claudine Munari sur les cinq pages de son interview parue dans le bimensuel préféré des Congolais.

Candidate surprise ? Que non ! On la voyait venir, la présidente du Must, la seule femme à livrer bataille, jour et nuit, de midi à quatorze heures, qu’il pleuve ou qu’il fasse soleil, aux cotés de ses frères de l’opposition, réunis au sein des plateformes IDC et FROCAD. L’ancienne ministre de Sassou et non moins ancienne directrice de cabinet de Lissouba a, alors, montré une figure de batailleuse que peu lui connaissait au Congo.

Claudine Munari, pour une fois qu’on parle d’elle dans Afrique Education (eh oui c’est vrai), est unique en son genre et ne fait rien comme les autres. Même les réponses aux questions qu’on lui pose, le montrent : c’est une personne intelligente et toute de finesse, qui aspire à diriger le Congo.

Dans son interview, la candidate fait des propositions dans différents domaines (politique, réconciliation, économie, justice, chômage, santé, éducation, etc). Mais à la question : « Comment financer ces réformes (dans les différents domaines cités) quand le prix du baril de pétrole n’a pas fini de descendre » ? Elle répond : « En revenant sur terre dans nos pratiques de dépenses publiques. En 1997, le budget de l’Etat était aux alentours de quatre cents milliards de F CFA. En 2010-2011, il était passé à plus de quatre mille milliards de F CFA, donc, une multiplication par plus de dix, soit, une croissance de plus de 1.000%. La population, qui était à plus de trois millions d’habitants est maintenant aux environs de quatre millions cinq cent mille, soit, une croissance démographique de 50%, seulement », et la candidate de conclure : « Ceci signifie que la croissance de nos dépenses publiques est artificielle ». Et de proposer : « Nous pouvons faire un autre choix. Les économies financeront les réformes, qui soutiendront la création des richesses dans un environnement sain » (fin de citation).

A la question : « 1997 renvoie à la période où vous étiez Ministre et Directrice de cabinet du président, Pascal Lissouba. Le président, Sassou Nguesso, lui aussi, vous a fait confiance, vous avez été son ministre du Commerce. Est-ce que vous parlerez, de lui, de la même façon, un jour » ? Réponse de Claudine Munari : « C’est mon privilège d’avoir servi deux présidents de la République au gouvernement, mais, je n’en tire aucune gloire. En effet, tout avait commencé avec le président, Pascal Lissouba, dont j’étais la principale collaboratrice, en 1990. A partir de 1992, je dirigeais son cabinet à la présidence de la République. Cela m’ouvrait une vue sur la comptabilité du partenariat qui le liait au président, Sassou Nguesso. Il y a eu la discorde, la guerre de 1997, puis, la réconciliation nationale. En 2009, je suis devenue ministre du Commerce et des Approvisionnements du président, Sassou Nguesso. Il m’a, toujours, soutenue dans l’exercice de la mission qu’il m’avait confiée. En 2015, le débat sur la constitution nous a opposés, comme cela est normal, en démocratie ». Claudine Munari donne rendez-vous dans ses « mémoires » qu’elle écrira « en toute honnêteté » à ceux qui veulent connaître la suite de son raisonnement. Car « pour l’instant, je vais m’occuper de convaincre mes compatriotes de m’élire présidente de la République ».

Sur les cinq pages d’interview, le lecteur ne se lasse pas. Chaque réponse appelle une autre question qui permet au lecteur de ne pas décrocher du texte. C’est ainsi du début jusqu’à la fin.

Claudine Munari donne rendez-vous pendant la campagne électorale, lors de ses meetings et rassemblements, afin d’aller plus en profondeur des choses. L’interview qu’elle nous accorde n’est que l’apéritif de son menu de campagne. Les plats de résistance, le dessert et le digestif, seront, directement, servis aux militants et sympathisants, pendant les meetings.

Outre les jeunes, les Congolaises, surtout, auraient grand intérêt à la soutenir car elle porte (directement) leur sort dans ses mains.

A la lecture de l’interview de Claudine Munari, la politique serait faite autrement, au Congo, si elle devenait présidente de la République. Un pouvoir qu’elle va exercer et non plus le découvrir, pour l’avoir côtoyé de très près. Une expérience unique au Congo, parmi les candidats, qui pourrait faire d’elle une présidente de la République pas comme les autres.

*A lire dans le numéro 433 du 15 au 29 février d’Afrique Education, en vente dès samedi, 13 février, chez les marchands de journaux ou bien acheter directement le numéro concerné en faisant : www.afriqueeducation.com. Cliquer sur « Boutique » et suivre les indications jusqu’au téléchargement du pdf.

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