PRESIDENTIELLE AU NIGERIA : Candidat à sa succession, Muhammadu Buhari (vaincu par Boko Haram) ose défendre son triste bilan

Date

Général à la retraite, Muhammadu Buhari a le courage de se représenter à l’élection présidentielle de février 2019. Alors que tout son bilan sonne faux : persistance de la corruption, résurgence de la secte Boko Haram dont il annonçait la disparition, absence de leadership du pays sur le plan continental, santé précaire du chef de l’Etat, etc. Bref, les 4 ans à la tête du Nigeria de Muhammadu Buhari n’ont vraiment pas convaincu les Nigérians, à commencer dans son propre camp où on compte des départs de poids lourds politiques, qui pour se présenter à la présidentielle, qui pour soutenir d’autres candidats à cette élection. Si Buhari veut avoir une quelconque chance de passer, il lui faut inverser, radicalement, la tendance, surtout, dans la lutte contre Boko Haram. Mais son armée en a-t-elle la capacité ? On peut en douter !

Pourtant, Buhari persiste dans le mensonge. Pour lui, la situation sécuritaire au Nigeria, en proie aux attaques du groupe djihadiste Boko Haram, a connu « une amélioration régulière » et le gouvernement reste déterminé à « mettre un terme à la crise ». Sur ce plan, il reste à l’image de son armée dont les communiqués relatant le succès de ses opérations sur les djihadistes sont, souvent, inversement proportionnels à la considération que les Nigérians ont de la capacité de cette armée à éradiquer ces terroristes.

A l’occasion du Jour de l’indépendance du Nigeria, avant la présidentielle de février 2019, Muhammadu Buhari, qui brigue un deuxième mandat, a prononcé un discours lénifiant dans lequel il a défendu son bilan dans une allocution apparue comme le manifeste de son gouvernement.

Agé de 75 ans, il devrait être investi, ce week-end, candidat à ce scrutin par son parti, le Congrès des progressistes (APC, parti au pouvoir). Le principal parti d’opposition, le Parti populaire démocratique (PDP), devrait, également, désigner son candidat.

Le 1er octobre, jour férié dans le pays, le Nigeria commémore son accession à l’indépendance de la Grande-Bretagne en 1960. C’est traditionnellement l’occasion pour le chef de l’Etat de faire le bilan de son action dans un discours à la nation.

Muhammadu Buhari est arrivé au pouvoir en 2015 sur la promesse de mettre un terme à l’insurrection de Boko Haram, d’agir plus fermement contre la corruption et d’améliorer la situation économique. Mais, rien de cela n’est arrivé. Il est même très loin de ces objectifs du départ. Il est un président désespérant.

Alors, un deuxième mandat, ce serait pour quoi faire ? Le vote se faisant dans une certaine transparence dans ce pays, on ne tardera pas à connaître le véritable choix des Nigérians : encore cinq petits mois à attendre.

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier