PRESIDENTIELLE AU SENEGAL : Macky Sall bien parti pour obtenir un deuxième mandat

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Le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, s’est engagé à amener le pays « plus loin et plus haut », lors de son investiture par la coalition présidentielle pour l’élection du 24 février, alors que ses principaux rivaux sont hors course pour des raisons judiciaires. Si le candidat à sa succession est traité de « mauvais joueur » par ses adversaires, lui n’en a cure. Seule compte son passage en force pour un deuxième mandat qui lui tend les bras.

Macky Sall a fait les choses en grand. Il a, lui-même, pris son téléphone pour inviter à son investiture le plus illustre des membres africains de l’Internationale libérale (depuis l’éclipse d’Abdoulaye Wade), son homologue ivoirien, Alassane Ouattara. Démocratiquement élus, aussi, les présidents gambien, Adama Barrow et libérien George Weah, ont fait le déplacement pour en ajouter à la beauté de la fête.

Autre illustre invité, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui vient d’annoncer qu’il respectera la constitution de son pays en ne se présentant pas à l’élection présidentielle de 2019. Il est un bon démocrate. Surprenant tout de même quand on connaît son parcours. Le premier ministre bissau-guinéen, Aristide Gomes, a, également, assisté à cette conférence à la « Dakar Arena », un complexe sportif dans la ville nouvelle de Diamnadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar.

« Le tour est joué au premier tour », a lancé l’un des maîtres de cérémonie, résumant l’objectif de la coalition au pouvoir. On n’a pas besoin de trop contester une telle certitude : Macky Sall n’aura pas d’adversaire de poids en face. Il va passer son élection comme une lettre à la poste : « J’accepte la charge et je m’engage sans réserve, au lendemain de cette échéance du 24 février 2019, je m’engage à intensifier nos acquis pour amener avec vous notre pays encore plus loin, encore plus haut, dans le concert des nations prospères, libres et démocratiques », a-t-il déclaré dans un discours de plus de trois quarts d’heure.

Et de continuer : « Notre pays va entrer dans le cercle restreint des grands pays producteurs de gaz et de pétrole, notre économie va, ainsi, changer d’échelle », a-t-il indiqué, en référence à la production d’hydrocarbures attendue à partir de 2021-2022. Une production de pétrole et de gaz que le Sénégal va partager avec la Mauritanie dans le cadre d’une exploitation commune. En laissant le pouvoir juste au moment où la Mauritanie est en train de devenir un producteur du pétrole et de gaz, le général, Mohamed Ould Aziz, donne une leçon mémorable aux Africains qui aiment s’accrocher au pouvoir. Son sens du désintérêt pour l’enrichissement sans cause est à saluer et à enseigner dans les facultés de sciences-politiques.

Macky roule sur du velours puisque ses deux principaux adversaires, Khalifa Sall, l’ex-maire de Dakar, et Karim Wade, tous deux accusés de détournement de fonds publics, ce qu’ils nient en bloc, ont été écartés de la présidentielle par le détour des voies judiciaires. Macky Sall a obtenu cette exclusion sans grand dommage sur la vie nationale, ce qui en étonne plus d’un. Au final, il n’est pas faux de croire qu’il pourrait gagner cette présidentielle dès le premier tour, comme s’y est, d’ailleurs, engagé son premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne.

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