Candidat de ma préférence, Lionel Zinsou battu au deuxième tour de la présidentielle a reconnu sa défaite et félicité Patrice Talon (notre photo), le vainqueur. La démocratie a bien fonctionné dans notre pays ; je salue, loyalement, Patrice Talon et sa victoire.
Homme d’une seule parole, mon amitié, mon affection, mon admiration, ainsi que, ma tendresse pour Lionel Zinsou demeurent sans faille.
On n’a point besoin de le ressasser, mais, il faut le souligner : sans Patrice Talon, triomphateur dans cette élection, Monsieur Thomas Boni Yayi dont j’ai commencé à critiquer la politique, dès 2008, n’aura pas généré dans notre pays, « la régression préjudiciable », les corruptions tous azimuts, le déni de justice, la misère et bien d’autres situations relevant de constats.
Béninois d’un amour sans partage pour son pays, mon souhait est que Patrice Talon, quand il aura été, institutionnellement, reconnu premier magistrat, déconstruise ce que, lui-même, avait construit, et qu’ensuite, il reconstruise le Bénin en en faisant un pays digne d’être aimé et d’y vivre.
Il n’y a pas, il n’y aura, jamais, la paix dans un pays sans sécurité, ni dans un pays où la misère écrase le peuple tandis que le happy few et son entourage trônent comme Mammon décrit dans la Sainte Bible ; les travailleurs, sans cesse poussés et verrouillés dans le chômage, l’inculture des « lettrés », la pauvreté des paysans et des artisans, créent la révolte et la rébellion. Pour avoir vu un reportage où les paysans chinois d’aujourd’hui s’estimaient plus heureux que sous le régime de Mao, je déclare : je ne baisserai jamais les bras tant que Dieu me conservera un souffle dans le nez.
L’infiltration de la haine et du racisme anti-métis ou anti-Blanc dans la campagne électorale m’a, profondément, affecté en faisant de moi, soudain, un étranger sur ma terre natale que j’aime et aimerai jusqu’à ma mort. Ailleurs, dans le monde, on aura du mal à gommer cette image du Bénin.
Que Dieu accorde à Patrice Talon, la force, le mâle courage et la détermination de déconstruire et reconstruire, à nouveau, ce qu’il avait construit.
Après ma préférence, les données de la reconstruction du Bénin m’ont séduit dans le projet de société de Lionel Zinsou ; nul ne l’ignore, il n’avait pas attendu d’entrer en politique pour doter ce pays de la Fondation Zinsou, restaurer la propriété Ajavon devenue un bijou rare à Ouidah et – un peu partout, dans le monde – faire connaître, sous d’autres aspects la terre de son grand-père, Emile Zinsou Bodé, de son père, René Zinsou, et de son oncle, Emile Derlin Zinsou.
Olympe BHÊLY-QUENUM