PRESIDENTIELLE EN RUSSIE : Confirmation des divisions géopolitiques

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En raflant près de 87% des votes lors de l’élection présidentielle de mars 2024, Vladimir Poutine a, complètement, déjoué les pronostics de ses détracteurs de l’Occident, lesquels, même s’ils ne s’attendaient pas à une défaite du patron du Kremlin, du fait de l’absence d’opposant valable, n’auraient jamais imaginé un taux de plébiscite aussi élevé. Le président réélu faisant encore mieux que lors de chacune de ses précédentes participations à cet exercice démocratique.

Fâchés de voir le président russe plus renforcé auprès de ses concitoyens que jamais, les dirigeants occidentaux ont, communément, décidé de dénigrer sa victoire, par solidarité avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dont les capacités de résistance face à l’armée russe s’érodent de jour en jour, et sont même appelées à disparaître, si l’on s’en tient au très probable retour de Donald Trump à la Maison blanche à partir de novembre prochain.

Cependant, Vladimir Poutine ne suscite pas du ressentiment chez tous les leaders étrangers, puisque plus d’une dizaine d’entre eux se sont hâtés de le féliciter après l’annonce des résultats, parmi lesquels, Xi Jinping (Chine), Narendra Modi (Inde), Kin Jong-un (Corée du Nord), Ebrahim Raïssi (Iran), Recep Tayyip Erdogan (Turquie), Nicolas Maduro (Vénézuela), Mohammed Ben Salmane (Arabie Saoudite), Bachar al-Assad (Syrie), Mahmoud Abbas (Palestine), etc… 

En Afrique, Abdelmadjid Tebboune d’Algérie et Abdel Fattah El-Sisi d’Egypte sont les premiers à avoir, officiellement, salué la réélection du chef d’Etat de la Russie. Les autres leaders du continent devant suivre, s’ils ne l’ont pas, déjà, fait par voie directe. On connaît, par exemple, la proximité de Cyril Ramaphosa avec son partenaire des BRICS+, ou même, le rapprochement des pays en transition (Guinée, Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad) avec la Fédération de Russie.

La diversité des réactions provoquées par la prolongation du bail de Vladimir Poutine au Kremlin renforce, assez logiquement, l’existence de divisions entre les pays sur la scène géopolitique. Le bloc des émergents semble bien décidé à se poser en alternative de la traditionnelle puissance occidentale. Mais, tant qu’il est dépourvu de l’aspect économique, son attractivité restera relative. 

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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