PROCES D’HISSENE HABRE : Le député Ngarlejy Yorongar répond à Hassane Sylla Bakari, ministre de la Communication du Tchad, porte-parole du gouvernement

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Les jérémiades et autres niaiseries de Jean Bernard Padaré et d’Hassane Sylla Bakari n‘absoudront jamais les faits qui sont reprochés à Idriss Déby. Sachez, Jean Bernard Padaré et Hassane Sylla Bakari, que ces faits sont têtus. A moins que des villages et des villes entiers, soient rasés pour effacer toute trace de témoins.

Voyez, par exemple, comment Idriss Déby s’y est pris, en 1984, pour massacrer plus de 20 cadres supérieurs civiles, à Sarh (Sud du Tchad), dont David Ngarari, grand-frère de Nagoum Yamassoum, ancien directeur de cabinet d’Idriss Déby, plusieurs fois, ministre, premier ministre, président du Conseil constitutionnel, président de la CENI, etc. Toujours en 1984, à Doba (Sud du Tchad), où après avoir égorgé les cadres dont le maire, Idriss Déby, une fois saoul, s’est mis en dehors de la cabine de sa Toyota, paradant dans toute la ville et tirant sur tout ce qui bougeait, hommes, femmes, enfants, animaux, volailles. Il a procédé à l’arrestation de plus de 180 personnes qu’il a enfermées dans une des prisons de la gendarmerie ; ensuite, il a répandu les graines de coton tout autour du bâtiment de la prison avant d’y mettre le feu pour griller les prisonniers, qui y étaient enfermés. C’est moi qui, de passage, à Doba, ai sauvé une trentaine de rescapés dont certains sont encore vivants.

Rappelez-vous des fosses communes de Mongo et de Déli où Padaré a conduit l’équipe des Chambres africaines extraordinaires dans le but de les localiser, raison, entre autres, pour laquelle ce Padaré a été mis en prison et condamné de manière expéditive. Rappelez-vous également que Padaré est allé en prison pour n’avoir pas su défendre l’article 10 de l’accord entre le Tchad et le Sénégal, qui accorde l’impunité à Idriss Déby puisque le Sénégal n’entend pas accorder à Idriss Déby une telle immunité au risque d’être traité de complice.

En réponse à M. Hassane Sylla Bakari et Jean Bernard Padaré qui sont aussi des victimes d’Idriss Déby, je rappelle tout simplement que Padaré fut le vice-président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, mon avocat dans l’affaire de diffamation pour laquelle Déby avait porté plainte contre moi en 1998, et avocat des victimes dans l’Affaire Hissène Habré avant de devenir l’avocat de Déby. Quel genre de personnage est cet homme de loi sans foi ni loi ?

Pour répondre à ces deux larrons en foire, je recommande mon livre consacré «au bourreau de septembre», nom que j’ai donné à Idriss Déby après ses hauts faits que j’ai dénoncés au cours de la session du Comité central de l’UNIR (Union nationale pour l’indépendance et la révolution). Je rappelle aussi que je me trouvais en mission, en 1982, avec feu Idriss Miskine, ministre des Affaires étrangères, en Libye, au Sommet de l’OUA, quand j’ai été nommé adjoint d’un certain Idriss Déby au sein du Commissariat aux armées. A mon retour de Libye, après un périple qui nous a conduits en France, au Sénégal, en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Niger, etc., j’ai réagi violemment contre cette nomination. Beaucoup de parents et amis m’ont déconseillé la démission. Après mûre réflexion, j’ai accepté l’offre en me disant que ça peut me servir dans le cadre de mon projet de débarrasser le Tchad d’Hissène Habré. C’est ainsi que j’ai accepté. Toutefois, j’ai fait savoir à Hissein Habré qu’il cesse de me nommer à un poste sans me demander mon avis. Comme tout parti politique qui a, en son sein, des structures dirigées par des responsables notamment des armées ou de la défense, de l’économie, des finances, etc., en tant que commissaire-adjoint aux armées, adjoint donc d’Idriss Déby, je m’occupais de la réparation des camps des militaires, de la sensibilisation des militaires et des populations civiles. Toutefois, je n’avais jamais accès aux militaires. Mais, chaque fois qu’Hissein Habré décidait d’envoyer une mission au Sud du pays et à l’extérieur pour la réconciliation nationale, il me désignait membre de celle-ci. C’est ainsi que je fais partie de la plupart des missions principalement au Sud et à l’étranger. Donc, je n’ai jamais participé aux réunions militaires, aux missions et campagnes de pacification. Donc, je n’ai rien à me reprocher en tant que commissaire-adjoint aux armées. Idriss Déby doit répondre de ses actes en tant que commandant en chef des Forces armées du Nord (FAN) devenues Forces armées nationales tchadiennes (FANT). Le Commissariat aux armées était une structure d’un parti politique qui n’a rien à voir avec les massacres massifs qu’Idriss Déby a commis tant sous le règne d’Hissein Habré que sous le sien propre.

Tout a été fait par Idriss Déby pour m’incriminer dans l’affaire du tandem Habré-Déby dès l’arrivée au pouvoir de celui-ci. Après la désinformation et la manipulation savamment orchestrées pour convaincre l’opinion nationale et internationale des prétendus faits à moi reprochés, Idriss Déby a envoyé son ministre des Droits de l’homme, un mois, à Bruxelles, avec la complicité d’un ambassadeur pour convaincre les associations européennes notamment belges des droits de l’homme aux fins de m’incriminer dans cette affaire. Mieux, il a tenté de convaincre des Tchadiens et des étrangers supposés être mes victimes, de porter plainte au Tchad puis à Dakar, contre moi. Ces supposées victimes portaient plainte contre moi en me faisant passer pour le directeur général de la DDS (Direction générale de la documentation et de la sécurité) avec laquelle je n’ai rien à voir. Ils me faisaient également passer pour le titulaire du Commissariat aux armées alors qu’Idriss Déby en était le titulaire.

Mais c’était peine perdue puisque certains plaignants dans l’affaire ont dit dans leur déposition que c’est grâce à moi, qu’ils sont aujourd’hui en vie. En effet, alors qu’ils étaient recherchés par la redoutable DDS, je les avais cachés avant d’organiser leur fuite au Cameroun. Combien de prisonniers de DDS, j’ai fait libérer en mettant en jeu ma démission tout en m’adressant directement à Hissène Habré ? En désespoir de cause, Idriss Déby a tenté, en vain de manipuler certaines associations tchadiennes des droits de l’homme, qui n’ont pas accédé à sa demande. Il a, aussi, tenté de manipuler les Chambres africaines extraordinaires d’assises par ses hommes de main qui portent plainte contre moi. Des gesticulations puériles écument les allées de ces Chambres et des plaintes farfelues sont enregistrées par celles-ci.

En outre, Hassane Sylla Bakari dit que je discute, à l’hémicycle, du projet de loi réprimant le terrorisme au Tchad. A cette époque, j’étais en tournée dans ma circonscription électorale de décembre 2014 à début mars 2015, soit quatre mois. Puis, je suis immédiatement allé en tournée dans le Sud du pays deux mois et demi durant. Dès lors, je ne peux pas être en tournée dans ma circonscription électorale au Sud et à la fois, dans l’hémicycle en train de débattre de ce projet de loi. Et même si j’y étais, je n’ai jamais participé à ces genres de débats contraires à mon éthique et à ma logique politiques. D’ordinaire, je fais une déclaration solennelle et puis, je claque la porte de l’hémicycle pour ne pas être comptable de l’adoption de ces genres de lois scélérates. J’ai commencé à écrire ce livre sous le règne du général Félix Malloum et sous celui d’Hissène Habré, livre consacré aux hauts faits que les Tchadiens reprochent personnellement à Idriss Déby. En fait, j’ai transformé une partie du manuscrit de mon livre en déposition écrite devant le Tribunal de grande instance de Paris, dans l’Affaire François-Xavier Verschave, à l’époque, président de l’association Survie, et Laurent Beccaria des éditions, Les Arènes. Comme vous le savez, Idriss Déby avait porté plainte contre ces derniers pour diffamation et outrage à chef de l’Etat, procès qu’il a perdu compte tenu des faits que j’ai allégués. Si Idriss Déby a perdu ce procès en grande partie, grâce à mon témoignage, comme le disait François-Xavier Vershave, cela veut dire qu’Idriss Déby a commis tous ces crimes à lui reprochés. MM. Hassane Sylla Bakari et Jean Bernard Padaré doivent savoir qu’Idriss Déby est un homme sans cœur. Il se trouvait à Paris à l’Ecole de guerre quand le coup d’état initié par un certain Ngarlejy Yorongar et Hassan Djamouss contre Hissène Habré comme je l’ai démontré dans le chapitre II intitulé : «SEPTEMBRE NOIR» ALIAS IDRISS DEBY ITNO : UN GENOCIDAIRE, PSYCHOPATE OU TUEUR INVETERE, sous-chapitre 1 «L’OPERATION KORO» et surtout sous-chapitre 2, «LE TANDEM HABRE-DEBY COUPABLE DES CRIMES CONTRE L’HUMANITE».

En fuyant au Soudan, ce 1er avril 1989 après l’échec du coup d’état contre Hissène Habré par la faute d’Idriss Déby, celui-ci avait abandonné ses deux frères Mahamat Itno aux griffes d’Hissène Habré, tout comme, il a abandonné Hassane Djamouss blessé aux militaires des FANT qui l’ont capturé alors qu’il pouvait l’emmener avec lui. La question que l’on se pose est de savoir si Hassane Djamouss était blessé de face (par des ennemis) ou de dos (par les amis) ?

Sachant que RFI et la Deutsch Welle ne diffuseront pas ce droit de réponse à cause de sa longueur, je suis obligé de passer par le site du bimensuel Afrique Education.

Signé le député fédéraliste Ngarlejy Yorongar

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