Le tribunal, qui l’avait, déjà, condamné à la prison à vie, a ordonné l’indemnisation des victimes de « viol », de « détention arbitraire » ou « prisonnier et rescapé », et des « victimes indirectes », a annoncé son président, le magistrat burkinabè, Gberdao Gustave Kam.
Le jugement a été rendu en l’absence de M. Habré, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990. Mais les avocats commis d’office pour sa défense étaient présents.
La juridiction condamne M. Habré (notre photo le montrant en train de refuser sa comparution forcée) « à payer à chacune des victimes de viol et d’esclavage sexuel, la somme de 20 millions de F CFA (30.490 euros), à chaque victime de détention arbitraire, prisonnier de guerre et rescapé la somme de 15 millions de F CFA (22.867 euros) et (à chacune) des victimes indirectes (ayant perdu des proches, ndlr) 10 millions de F CFA (15.245 euros) », a indiqué M. Kam, sans préciser le nombre de victimes concernées.
Selon la Tchadienne, Jacqueline Moudeina, présidente du Collectif des avocats des victimes, le nombre total de victimes est de 4.733 dont 1.625 directes, a-t-elle déclaré à la presse à l’issue de l’audience.
Parmi ces victimes, une « quinzaine » de femmes ont été, selon elles, victimes de « viol et d’esclavage sexuel », a-t-elle ajouté.
Hissène Habré a été condamné, le 30 mai, à perpétuité, pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de tortures par les Chambres africaines extraordinaires (CAE).
Les CAE ont été créées en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA) pour juger Hissène Habré (1982-1990) à Dakar, où il s’est réfugié en décembre 1990 après avoir été renversé par un de ses anciens collaborateurs, l’actuel président Idriss Deby Itno.
Une commission d’enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous son régime à quelque 40.000 morts. Au bas mot.
Avec AFP