PRESIDENTIELLE GABONAISE : L’Union européenne (en avant marche) pour accompagner la fraude électorale ?

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L’observatrice en chef de l’Union européenne (UE), la Bulgare, Mariya Gabriel, sait-elle que son principal interlocuteur pour cette élection, à savoir, le ministre gabonais de l’Intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya, avait déclaré, l’année dernière, que jamais personne d’autre que Bongo Ondimba Ali (BOA) ne sera élu président de la République, tant qu’il sera ministre de l’Intérieur du Gabon ? Passifs dans l’âme, les Gabonais et les Gabonaises auraient dû, immédiatement, faire des sit in et autres manifestations de masse, jusqu’à obtenir sa démission car il n’est, vraiment, plus qualifié pour le job.

C’est bien beau que Mariya Gabriel atterrisse, ainsi, comme chef des observateurs de l’UE de ce processus électoral, dans ce climat où le président de la République sortant sait, pertinemment, qu’il ne doit pas prendre part à cette élection, et que si le Gabon était un Etat de droit, il se retrouverait en prison pour « faux et usage de faux » de façon aggravée.

Sinon, dans quel Etat (outre le Gabon) on n’a pas accès au dossier d’un candidat à l’élection présidentielle comme cela a été refusé à Nzouba et Ping quand ils ont été demander au président de la Cenap, René Aboghé Ella, de leur montrer le dossier de candidature de BOA de 2009 ? Non seulement, Aboghé les a envoyés promener, mais, il reste tranquillement en place pendant que l’opposition gabonaise crie à l’injustice et demande, en vain, sa démission. C’est bien la présidente de la Cour constitutionnelle qui l’aurait fait nommer président de la Cenap, cette Cour dont la décision, rendue publique hier, de rejeter les recours de Nzouba, Ping et Maganga, est en train de mettre le feu au Gabon.

Chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini (notre photo) est fortement interpellée. Sans un mot de plus. Le Gabon a besoin d’amis sincères et, surtout, d’observateurs (rigoureusement) neutres (sans parti pris) qui lui disent des choses désagréables mais justes, susceptibles de lui apporter l’apaisement et non des personnes qui ferment les yeux devant la fausseté et la violence policière et politique, en faisant semblant d’accompagner un processus qui, incontestablement, est en train de conduire le pays à la catastrophe.

Vingt-deux observateurs européens vont être déployés dans les jours qui viennent dans les neuf provinces du Gabon, et plus d’une cinquantaine au total, pendant le scrutin. Une précision de taille qui vaut son pesant d’or : Cette mission intervient « à l’invitation du gouvernement gabonais ». C’est tout dire.

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