Le leader bien aimé, Kim Jong-un ne badine pas avec la sécurité de son pays. Les mises en garde répétées des Nations-Unies et de ses mandants occidentaux, il n’en a cure. L’intimidation de Washington, il s’en moque, au point où pour essayer de le dompter, Donald Trump avait voulu le prendre par des sentiments. Ce dernier disait que le jeune Kim est son ami et que le courant passait entre les deux. Du coup, le leader bien aimé faisait ce qu’il voulait, entreprenait des essais atomiques que jamais Washington n’osait condamner au nom de cette prétendue amitié. Jusqu’à son départ de la Maison Blanche et l’arrivée de Joe Biden qui nourrit d’autres sentiments à l’endroit du jeune leader nord-coréen. Mais, ici aussi, Kim Jong-un se fiche éperdument de ce que peut penser le président américain de ses essais. Il les fait quand il veut et comme il l’entend. Rien qu’en 2022, il en est déjà à 9 ce qui fait de la Corée du Nord, le pays champion toutes catégories des essais. A quatre jours de la présidentielle en Corée du Sud, Pyongyang a tiré un projectile non identifié au large de sa côte Est, a déclaré ce samedi, 5 mars, dans un communiqué, l’état-major de l’armée sud-coréenne. En dépit des sanctions internationales, Pyongyang multiplie les essais d’armes depuis janvier. Bref, ce qui est de son seul et unique intérêt, et ça marche.

Sans surprise, la Corée du Nord a voté en faveur de la Russie début mars aux Nations-Unies. Elle a fait partie des trois autres pays en dehors de la Russie à apporter son soutien politique à Vladimir Poutine. Même la Chine et l’Inde alliées ont préféré s’abstenir. Depuis qu’il est au pouvoir, Kim Jpng-un ne s’est jamais trompé d’allié. Il sait qui est avec lui et qui ne l’est pas. Parmi les membres permanents du Conseil de sécurité, il peut compter sur Xi Jinping en tout temps, son puissant voisin, et sur Vladimir Poutine, qui n’a jamais laissé tomber un ami.

Le tir du « projectile non-identifié », annoncé ce samedi, 5 mars, par l’armée sud-coréenne et les services du premier ministre japonais, Fumio Kishida, ne va nullement changer la donne. Les condamnations en séries et la mise sous embargo de la Corée du Nord n’ont fait que le renforcer, idéologiquement, politiquement, et économiquement. Au point où avec le retour de la Guerre Froide, le pays qui devrait le plus craindre pour sa survie en tant qu’Etat, c’est bien la Corée du Sud, qui ne doit son existence qu’à la présence militaire américaine sur la péninsule.

Le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi, a affirmé que le missile a volé « à une altitude maximale d’environ 550 kilomètres et à une distance d’environ 300 kilomètres ». Il a déploré « l’extrême fréquence » des essais d’armes par Pyongyang depuis le début de l’année, estimant qu’ils constituent « une menace pour la région… et sont absolument inacceptables. »

En dépit de sanctions internationales draconiennes, Pyongyang a procédé à une série record de sept essais d’armes en janvier, y compris de son missile le plus puissant depuis 2017. Seule trêve, pendant les Jeux Olympiques d’hiver de Pékin. Respect pour la Grande Soeur oblige ! On remarquera que même Vladimir Poutine aura attendu la fin des Jeux Olympiques pour attaquer l’Ukraine. Beijing a apprécié.

Le 28 février, Pyongyang a déclaré avoir procédé à un essai de « grande importance » pour le développement d’un satellite de reconnaissance. Une annonce intervenue un jour après que Séoul a déclaré avoir détecté un lancement de missile balistique.

Dans quelques jours, le 9 mars, la Corée du Sud choisira son prochain président. Si le Parti démocratique de Moon Jae-In perd le scrutin, Séoul pourrait amorcer un changement de la politique à l’égard de son voisin du Nord. L’un des deux principaux candidats, l’ancien procureur, Yoon Suk-yeol, le candidat du Parti du pouvoir au peuple (PPP, droite), a menacé de procéder, si nécessaire, à une frappe préventive contre Pyongyang, doté de l’arme nucléaire.

Les analystes estiment que Pyongyang pourrait utiliser la date la plus importante de son calendrier politique, le 110e anniversaire de la naissance de son fondateur, Kim Il-sung, le 15 avril, pour procéder à un test d’armement de grande importance. Des images satellites récentes suggèrent que le régime nord-coréen prépare un grand défilé militaire pour exhiber ses armes à cette occasion.