RDCONGO : Félix Tshisekedi attaque la source du financement des groupes armés

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Félix Tshisekedi, le président de la République démocratique du Congo (RDCongo), a signé, ce vendredi, 13 janvier 2023, un accord commercial  avec les Emirats arabes unis (notre photo), permettant l’exportation de l’or équitable de Kinshasa vers Abu Dhabi, avec pour objectifs d’accroître les recettes minières de son pays, et de mettre un terme au trafic illicite du précieux minerai.

Succinctement évoqué par Nicolas Kazadi, le ministre des Finances, lors du dernier Sommet Etats-Unis/Afrique, ce partenariat, qui a pris effet avec l’expédition, par le chef d’Etat, Félix Tshisekedi, en personne, d’une quantité symbolique d’or de 28 kilogrammes, a entraîné la création d’une nouvelle entreprise, Primera Gold DRC SA, dont le but sera de recenser et encadrer les orpailleurs artisanaux congolais, au nombre de 30 000, à des fins de garantie d’approvisionnement et de certification de l’or collecté.

Ainsi, les « creuseurs », comme on les surnomme, seront rémunérés et bénéficieront de divers avantages sociaux (couverture santé, éducation) dans le cadre de leur activité.

La RDCongo s’est engagée à transférer, chaque mois, à Abu Dhabi, une tonne d’or « certifié », soit, 12 tonnes sur un an, avec pour ambition de franchir la barre des 15 tonnes, par an, dans un horizon proche.

Depuis plusieurs décennies, la RDCongo, notamment, dans sa partie Est, est en proie à de violents affrontements et diverses opérations de contrebande orchestrés par des groupes armés, à cause de l’abondance des ressources naturelles.

Selon des données officielles, la production aurifère dans le Sud-Kivu s’élevait à 7 155 kilogrammes de janvier à octobre 2020, pour une quantité exportée de 30,6 kilogrammes. Ce qui veut dire que près de 7 125 kilogrammes ont été acheminés hors du territoire, de manière frauduleuse.

Plus récemment, environ, 26 kilogrammes du minerai jaune, d’origine artisanale, ont été comptabilisés parmi les exportations du pays pour le compte de l’année 2021, alors qu’une production minière de 20 tonnes aurait été réalisée de manière illicite.

Il va sans dire, au regard de ces chiffres, que c’est avec amertume et dépit que les nations voisines qui ont, pendant longtemps, profité de ce trafic, recevront la nouvelle de cet accord, elles qui ont préféré s’allier à des contrebandiers, et ignorer les multiples appels du président, FélixTshisekedi, d’entrer dans un partenariat gagnant-gagnant avec son pays.

Paul Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC) 

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