RDCONGO : La pression des universitaires sur Joseph Kabila

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Des universitaires congolais ont lancé et signé, ce samedi, 14 juillet, à Kinshasa, un manifeste, qui met en garde contre un troisième mandat présidentiel de Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDCongo), à dix jours du début de dépôt des candidatures à ce scrutin. Joseph Kabila est surveillé comme du lait sur le feu, non seulement, par l’opposition et la société civile rdcongolaises, mais aussi, par la communauté internationale, à commencer par Washington depuis la visite de l’ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations-Unies, Nikki Haley, au président rdcongolais, à Kinshasa, fin octobre 2017 (notre photo). Désormais, les universitaires s’ajoutent à cette longue liste de corporations et de personnalités qui insistent auprès du chef de l’Etat pour qu’il respecte la constitution, en quittant le pouvoir en décembre prochain.

Professeurs des universités, juristes, médecins, sociologues, philosophes et politologues ont signé ce manifeste qui estime qu’une candidature de Joseph Kabila à un troisième mandat « constitue une infraction imprescriptible de haute trahison contre la nation et l’Etat » au regard de la Constitution congolaise.

« Il s’agit de travailler pour que le tripatouillage de la Constitution ne puisse pas se réaliser dans notre pays », a insisté Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice, une des personnes ayant pris l’initiative de ce manifeste.

Le manifeste répond à une thèse soutenue depuis quelques semaines par un juriste de la majorité selon laquelle le président Kabila, élu en 2006, n’a fait qu’un mandat de cinq ans, selon l’actuelle Constitution en raison de sa révision partielle en 2011 qui a, selon lui, ramené le compteur à zéro.

D’ici au 20 juillet, le président Kabila est censé tenir un discours devant le Congrès, selon une annonce faite récemment par le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku.

A cette occasion, « il revient au président Kabila de dire clairement qu’il se trouve en situation d’empêchement électoral, qu’il ne pourra plus se représenter à l’élection présidentielle, de souhaiter bonne chance à son successeur et de nous dire également qu’il se porte garant de l’organisation convenable des élections », a déclaré Alphonse-Daniel Ntumba Luaba, professeur de droit constitutionnel et ancien ministre de la Justice.

Dans ce cas, « on va lui reconnaître le mérite d’avoir facilité une transition paisible et civilisée et il pourra entrer par la grande porte dans l’Histoire de la nation congolaise », a-t-il expliqué.

Des élections sont prévues le 23 décembre 2018 en RDC, avec une présidentielle qui permettra de désigner le successeur du président Kabila, dont le mandat s’est achevé en décembre 2016. Mais, M. Kabila reste muet sur ses intentions.

Le dépôt des candidatures à la présidentielle est prévu entre le 24 juillet et le 8 août.

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