REFERENDUM AUX COMORES : Ouverture du Quartier Général de Mbadjini Est

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La campagne n’est pas, encore, officiellement, lancée. Mais, du côté de la majorité comme de l’opposition, on s’organise sans attendre. Ce mardi, 10 juillet, après-midi, la mouvance présidentielle a procédé à l’ouverture du Quartier Général de Mbadjini Est, à une soixantaine de kilomètres de Moroni, la capitale. On a pu voir des accents de la campagne présidentielle de 2016 : la chaleur, la ferveur, l’enthousiasme chez les électeurs qui, visiblement, ont envie d’en découdre le 30 juillet prochain, pour donner à leur champion, Imam Azali Assoumani, les institutions dont il veut doter les Comores, afin que l’émergence en 2030 ne soit pas un simple slogan.

Saïd Larifou, mais surtout, Saïd Ali Chayhane, ont donné le ton de la campagne, ce mardi après-midi, à Foumbouni. Saïd Larifou dit être le Monsieur Opposition des Comores, depuis presque 30 ans. Aujourd’hui, il a décidé de casser le cadenas et jeter la clé à la mer au nom de l’intérêt supérieur des Comores. Pour lui, le président, Imam Azali Assoumani, incarne le changement dont le pays a besoin et il en a apporté les preuves en deux ans de présence à la tête de l’Etat. « Nous devons, donc, nous retrouver autour de lui et faire des Comores un pays émergent », a-t-il souhaité.

Quant à Saïd Ali Chayhane, il est, intimement, persuadé que ces adeptes de l’opposition systémique et systématique, quand ils ne sont pas au pouvoir, auraient, sûrement, accusé Azali d’être un ennemi de la nation s’il avait refusé le projet des Assises du Mouvement du 11 août. Il ne s’agit pas d’une opposition idéologique mais de la répulsion pour un homme.

Alors, le référendum aura lieu avec ou sans eux, parce qu’il le faut pour le peuple des Comores. Et ceux qui disent que la constitution de 2001 est bonne, ont raison bien sûr. Mais, ils oublient le contexte. Il faut, aujourd’hui, adapter la constitution à la réalité du moment et aux ambitions de modernisation des Comores. Avec une expression imagée, Chayhane a fait mouche dans l’assistance : « Quand on a une gastro, on prend du smecta. Mais une fois guéri, si on continue à prendre le smecta sous prétexte que c’est un bon médicament, on prend des risques pour soi-même. Et cet entêtement transforme ce médicament en poison ». Chayhane a, enfin, fustigé ceux qui ont quitté le navire par de petits calculs personnels, mettant de côté l’intérêt supérieur de la nation.

Ceux comme lui qui sont restés dans le navire sont disposés à sacrifier leur poste, pour le bien des Comores : « Le sacrifice de nos modestes personnes n’est rien à côté des intérêts supérieurs des Comores et de l’honneur de les servir sans compter », a dit Chayhane, ce ministre des Finances qui réussit l’exploit de payer les salaires des fonctionnaires depuis deux ans sans les dollars de la citoyenneté économique, comme ce fut le cas ces dix dernières années, quand ceux qui veulent saboter le référendum aujourd’hui (pour des raisons purement mesquines) étaient aux affaires.

D’un de nos envoyés spéciaux
à Foumbouni (Comores).

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