RELATIONS ANGOLA/PORTUGAL : Après la pluie le beau temps ?

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Les relations entre l’ancienne métropole et les anciens pays colonisés sont, rarement, un long fleuve tranquille. Celles entre la Guinée équatoriale et l’Espagne, par exemple, le montrent. Pourtant, Madrid ne compte que cette ancienne ex-colonie en Afrique. Il y avait, donc, de quoi développer une coopération exemplaire entre les deux parties. Que non ! On constate, plutôt, un climat de guerre froide entre l’Espagne et la Guinée équatoriale. Il en est de même des relations entre les anciennes colonies françaises et la France qui est, fortement, accusée d’y pratiquer la Françafrique, qui est une politique qui consiste à maintenir les liens de domination et de subordination de Paris en Afrique. L’appartenance à la zone franc dénoncée par les élites et les peuples concernés, en est la principale caractéristique.
L’Angola n’échappe pas à cette situation. Son indépendance a été acquise en 1975 au prix d’une guerre de libération la plus féroce enregistrée sur le continent : le colon portugais refusait, tout simplement, de quitter les lieux. Car il s’y trouvait très très bien. Par la suite, l’Angola a préféré se tourner vers l’ex-Union soviétique et les anciennes démocraties populaires de l’Europe de l’Est, pour assurer son émancipation. Avec le départ du pouvoir de José Eduardo dos Santos et l’arrivée de son ancien ministre de la défense à la tête de l’Etat, le général, Joao Lourenço, les relations entre l’Angola et le Portugal sont en passe de se normaliser. Et pour cause !

Le premier ministre portugais, Antonio Costa, se rend, lundi, 17 septembre et mardi, à Luanda, puis, le président angolais, Joao Lourenço ( sur notre photo avec le président Marcelo Rebelo de Sousa), répondra à cette visite en se rendant, lui-même, à Lisbonne, les 23 et 24 novembre prochains.

« L’Angola et le Portugal sortent actuellement d’une phase difficile. L’important c’est que les deux parties soient capables d’identifier les obstacles et les éléments perturbateurs afin de les surmonter », notait, récemment, le ministre angolais des Affaires étrangères, Manuel Augusto.

« Les rapports étaient bons sur le plan économique, mais il y avait un facteur d’énervement lié à une question judiciaire. Une fois dépassée cette question, plus rien n’entrave nos relations », a souligné le chef du gouvernement portugais, le premier à visiter l’Angola en sept ans, dans un entretien au journal portugais, Diario de Noticias, paru dimanche, 16 septembre.

Ce point de friction a été éliminé, en mai dernier, lorsque la justice portugaise a décidé de transférer, à Luanda, un procès pour corruption contre l’ancien vice-président angolais, Manuel Vicente.

Les poursuites judiciaires avaient fâché l’ancien président, Ingénieur José Eduardo dos Santos, qui a présidé aux destinées du pays, de 1979 à 2017, et jeté un froid dans les relations bilatérales.

Son successeur avait, lui aussi, exigé que la procédure soit confiée à l’Angola « pour que les relations entre l’Angola et le Portugal reviennent au niveau d’un passé récent ».

L’ancienne colonie est un partenaire clé pour le Portugal, il s’agit du troisième destinataire de ses investissements et le huitième débouché de ses exportations.

Et pendant que le Portugal, malmené par la crise financière mondiale, évitait la banqueroute avec un plan de sauvetage de l’Union européenne, l’Angola s’y est hissée au dixième rang des investisseurs étrangers, portant sa part de 0,1% en 2008 à 1,5% en 2017.

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